Après la victoire 2-0 de Movistar KOI face à Team Heretics, Jojopyun s’est exprimé dans le Post Game Lobby. Le midlaner nord-américain revient sur ses débuts mitigés en LEC, les progrès collectifs de MKOI, et son objectif personnel : disputer le MSI à domicile, au Canada.
Une montée en puissance timide mais réelle
Pour Jojopyun, la victoire face à Heretics n’est pas une surprise. Elle confirme une dynamique de progression enclenchée en interne depuis plusieurs semaines, après un début de split difficile et instable. Il décrit une équipe qui commence enfin à jouer de manière cohérente. « Nos scrims cette semaine étaient les meilleurs qu’on ait eus jusque-là. Je pense qu’on progresse vraiment bien » explique-t-il, tout en restant mesuré. L’accent est mis sur le collectif, plus que sur l’exploit individuel.
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Movistar KOI a connu plusieurs défaites frustrantes depuis le début de la saison, souvent dans des scénarios où l’équipe avait l’avantage mais a manqué de rigueur pour conclure. Jojopyun ne cache pas que le manque de discipline a longtemps pesé dans ces matchs. « On faisait des plays sans discipline, surtout quand on était devant. Le game 3 contre KC, on aurait dû le gagner » reconnaît-il. Il évoque une tendance à trop en vouloir, à surjouer, et à refuser les petits gains. « On n’était pas contents avec de petits avantages. On voulait toujours tout prendre, et on le payait souvent très cher ». Face à Heretics, la copie rendue a été plus propre, avec un meilleur contrôle du rythme et une gestion plus patiente des séquences clés. Pour le midlaner canadien, cela montre que l’équipe commence à mieux canaliser son énergie, et à apprendre à gagner autrement qu’en forçant.
Trouver sa place dans un groupe construit
Arrivé cet hiver en provenance d’Evil Geniuses, Jojopyun ne s’attendait pas à vivre un début de saison aussi compliqué. Les attentes autour de lui étaient élevées, et il admet ne pas avoir répondu présent. « Je n’ai pas montré mon vrai niveau. Même si aujourd’hui c’était mieux, je pense que je peux encore faire bien plus » déclare-t-il.
Il décrit une période d’ajustement plus longue que prévue, notamment parce qu’il rejoint une structure où le reste de l’équipe évolue ensemble depuis plusieurs splits. « C’est surtout à moi de m’adapter. Le reste de l’équipe joue ensemble depuis un an, je dois apprendre comment ils pensent le jeu » explique-t-il. Il reconnaît avoir dû modifier certaines habitudes, comprendre des automatismes déjà en place, et apprendre à s’intégrer à un style collectif déjà établi.
Interrogé par Sjokz sur le stéréotype du joueur NA qui peine à s’adapter au niveau européen, il répond sans détour. « Honnêtement, mon niveau du dernier split était mauvais, même si j’étais resté en NA ça aurait été pareil. Ce n’est pas une question de compétition, c’était juste moi ». Un aveu lucide, loin de l’excuse facile, qui témoigne aussi d’un changement d’état d’esprit.
Repartir de Berlin, viser Toronto
Alors que la plupart des imports évoquent souvent les difficultés liées à l’environnement, à la langue ou au climat, Jojo relativise. Le passage de Los Angeles à Berlin ne l’a pas affecté plus que ça. « J’ai grandi au Canada, donc la neige et le froid, ça ne me dérange pas. Je suis habitué » sourit-il. Il concède que l’hiver allemand peut être brutal pour ceux venant de régions plus chaudes, mais insiste : ce n’est pas ce genre de détails qui détermine la qualité des performances.
L’objectif qu’il se fixe pour la suite est clair : jouer le MSI 2025. Et cette année, la motivation est particulière. L’événement international se déroulera au Canada, dans son pays natal. « Ce serait génial. Je ne suis pas 100 % sûr, mais il me semble que ça fait très longtemps qu’il n’y a pas eu un tournoi international au Canada. Et si on se qualifie et qu’on gagne le split, je peux rester là-bas pour la pause, sans jetlag » plaisante-t-il. Derrière la blague, on sent l’envie de briller devant son public, sur une scène qu’il connaît, mais qu’il n’a jamais eu l’occasion de fouler au plus haut niveau.
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