Après la victoire convaincante de Movistar KOI contre Team Heretics, le coach Álvaro s’est exprimé sur la scène du LEC. Il revient sur les progrès de son équipe, la rigueur instaurée à l’entraînement, et partage ses réflexions sur le format Fearless Draft adopté cette saison.

Discipline, méthode et constance : la recette MKOI

Movistar KOI a enchaîné une nouvelle victoire nette face à Team Heretics, dans une série maîtrisée de bout en bout. Si le résultat peut sembler évident vu de l’extérieur, le head coach Álvaro insiste sur la transformation de l’équipe en coulisses. « On joue avec beaucoup plus de rigueur. On travaille sur des choses précises – que je ne vais pas révéler ici – mais je pense que ça se voit en game » explique-t-il. Il tempère toutefois la prestation, en soulignant un début de partie encore brouillon. « On a encore donné des morts qu’on aurait pu éviter, mais globalement je suis content ».

L’un des axes majeurs de progression selon lui tient à une structuration claire du travail collectif. Álvaro révèle que l’équipe s’est fixé trois objectifs par game, et que chacun est évalué après la partie. « À la fin, on les note de 1 à 5. Peu importe si on gagne ou on perd, si on a des 1 partout, c’est qu’on a raté ce qu’on voulait vraiment faire » détaille-t-il. Ce système d’évaluation, mis en place à l’interne, permet de garder un fil rouge, même dans la victoire. « Même après la première game, on rigolait en mettant les notes. Mais au fond, ça nous oblige à rester concentrés sur le process ».

Le Fearless Draft, bon outil mais limite tactique

Sur la question du format Fearless Draft, généralisé cette saison pour encourager la variété, Álvaro se montre mesuré. Il estime que, dans le contexte actuel, ce format est utile. « C’est un bon entraînement. On s’habitue à jouer deux matchs dans une même journée, comme en playoffs » explique-t-il. Il souligne que dans un Spring Split encore long, la logique de deux BO3 par semaine avec phases d’adaptation rapides reste bénéfique.

Mais il relève aussi plusieurs limites. « Dans les troisièmes games des scrims, on voit souvent les mêmes champions revenir. Ça réduit un peu les possibilités » note-t-il. Plus problématique selon lui, le format ne permet pas toujours de tester les éléments les plus sensibles du jeu. « Tu veux parfois bosser sur un combo jungle-mid ou une synergie botlane, et tu ne peux pas dans ce format ». Il ajoute que tant que les playoffs restent lointains, les équipes ne montrent pas encore grand-chose en draft, se concentrant sur les priorités de la meta.

Malgré cela, Álvaro reste confiant dans la direction prise par son équipe. Il voit les progrès s’inscrire dans la durée, grâce à un cadre de travail mieux défini, une vision partagée, et une culture de l’exécution plus exigeante. Le coach conclut sur une note simple mais révélatrice : « Avoir un plan, ça permet à tout le monde de jouer sur la même longueur d’onde ».