Dans l’émission L’After LEC sur OTP, Wadi, assistant coach de la Karmine Corp, est revenu sur le First Stand disputé en Corée et sur la reprise du Spring Split en LEC. Il évoque un tournoi intense, un staff encore en rodage, et les axes de progression de l’équipe.

Wadi décrypte le First Stand et les défis du printemps pour la Karmine Corp

Invité par Chips et Noi dans L’After LEC, l’assistant coach de la Karmine Corp, Wadi, a livré un retour détaillé sur le First Stand disputé début 2025 en Corée, où la KC a terminé finaliste face à Hanwha Life Esports. L’occasion de revenir sur un tournoi épuisant, les lacunes d’un staff jeune à l’international, mais aussi les apprentissages face à des équipes de haut niveau. À l’approche des prochaines rencontres contre SK et Heretics pour le compte de la 3e semaine de la saison régulière du LEC Spring Split 2025, Wadi s’est aussi projeté sur la suite du Spring Split du LEC.

Une aventure épuisante et riche en leçons

Le First Stand, qualifié de « méga intense »  par Wadi, n’a laissé aucun répit aux joueurs et au staff. À peine le titre LEC remporté, la KC a enchaîné sans pause : « On gagne le 1 ou le 2, on part le 5, on arrive le 6, media day le 7 et le 8, scrims le 9, puis matchs du 10 au 13, finale, et retour le 17 ». Le rythme ne laissait pas de place au repos, au point que même dormir devenait compliqué. « À part jouer à LoL, on n’a pas eu le temps de faire grand-chose ». En tant que rookie coach à l’international, Wadi évoque aussi les imprévus logistiques. « Il n’y avait que huit PC fixes, je n’avais pas de poste dans la scrim room. Je bossais la nuit, une fois que tout le monde allait se coucher ». Une situation qui l’a conduit à revoir ses priorités pour les prochains déplacements. « La prochaine fois, j’achète un ordi portable ».

Au-delà des aspects logistiques, c’est sur le terrain que la KC a le plus appris. Le staff a été frappé par le niveau de certaines équipes dites de régions mineures. « CFO, c’était fort. On a scrim des équipes chinoises là-bas, et y’en avait pas mal qui n’étaient pas au niveau de CFO ». Wadi insiste sur le fait que les préjugés sur les wildcards ne tiennent pas. « Eux, ils scrim la Chine tous les jours. Pas nous ».  L’enseignement majeur de ce First Stand, selon lui, ne vient pas des phases de teamfight : « C’est notre force. Même là-bas, on était déjà très forts en fight, on prenait des games là-dessus ». Ce qui a marqué l’équipe, c’est le niveau de macro. « Ils t’exposent un truc, tu le manges, et tu comprends pourquoi tu te fais casser la gueule. Ce sont des choses que tu ne vois pas en review, que tu comprends seulement en jouant contre eux ».

Une reprise maîtrisée et une lecture nuancée du LEC

À leur retour, Reha a pris en main la reprise avec prudence, pour éviter le contrecoup physique et mental. « On a commencé le plus tard possible. Riot nous a mis un media day assez tôt, donc on n’a fait que trois jours de scrims avant la première semaine. On y va doucement, moins d’intensité que les autres équipes ». Wadi estime que cette approche est possible grâce à leur avance technique acquise pendant le tournoi. La défaite contre Fnatic, selon lui, n’a pas été alarmante : « Vu notre semaine de scrims et notre forme, ça va. C’était difficile, mais Fnatic est peut-être la meilleure équipe actuellement. Peut-être G2, on verra ». Il insiste sur le fait que l’équipe continue de revoir ses bases, tout en intégrant ce qui a été observé au First.

Wadi ne prétend pas que la Karmine a tout compris des meilleures équipes asiatiques. Il répond prudemment à une comparaison avec le discours d’Elyoya après les Worlds 2023. « Si tu comprends comment ils jouent, tu vois à quel point il y a un step. C’est pas juste copier. Il y a plein de choses qui vont ensemble. C’est un vrai apprentissage ». Pour lui, maîtriser ces concepts peut permettre de créer un écart en Europe, mais il reste lucide : « Eux, ils continuent d’évoluer pendant que toi tu essayes de les rattraper ».

Concernant les BO3 du Spring Split, Wadi estime que la KC peut viser haut. « Je vais dire un truc safe et un truc où je cop un peu : je pense KC numéro un ». Il place ensuite G2, Fnatic et KOI dans le top 4. Les autres équipes lui semblent encore difficiles à évaluer. Il mentionne une préférence pour Vitality, saluant la progression de Naak Nako : « J’aime bien comment il joue. En Coupe de France, il était à son pic ». Le coach note un LEC instable, avec un haut de tableau solide et un reste du classement très inégal. « GiantX, SK, Rogue, ils sont bizarres. Parfois bons, parfois horribles. En scrim aussi, on voit des trucs bizarres ». Il s’étonne du nombre de 2-0 entre équipes du ventre mou, dans un format où on pourrait s’attendre à plus de troisièmes matchs. Il attribue cela en partie au contexte du début de split : « Les équipes évoluent beaucoup d’une semaine à l’autre, la forme du jour compte beaucoup ».

Interrogé sur les prochaines rencontres contre SK et Heretics, Wadi reste sur ses gardes. « Faut jamais disrespect. Ça reste LoL, ça peut vite mal tourner ». Il identifie quelques points d’attention, comme Sheo et la draft chez Heretics, ou la capacité de SK à bien jouer les early games. « Les deux équipes, c’est leur jungler qui choisit comment est la game. Si les solo laners passent à côté comme au Winter, c’est fini ».