Les jeux retros peuvent-ils à l’heure actuelle être considérés comme « esport » ?
Si aujourd’hui il est commun de voir de nombreux jeux sortir se vantant d’être « esport ready », il fut un temps où l’expression n’existait même pas. Cependant, de nombreux titres apparus il y a de cela quelques années auraient eu de vrais attraits à être compétitifs s’ils étaient sortis dernièrement. Une question se pose alors : les jeux rétros ont-ils la capacité de revenir sur le devant de la scène compétitive ?
Super Smash Bros Melee, le grand frère
S’il y a bien un titre rétro qui survit contre l’envahisseur, c’est Super Smash Bros Melee. Disponible sur Gamecube initialement au Japon dès le 21 novembre 2001, puis le 2 décembre 2001 aux USA et au Canada, le 24 mai 2002 en Europe, pour enfin arriver chez nos amis australiens le 31 mai 2002, le jeu possède encore une notoriété et une communauté compétitive flamboyantes.
Avec 1428 joueurs inscrits et un pic à 128 121 viewers (contre un pic à 143 008 pour Smash4, un résultat alors très similaire) lors de l'EVO 2017, le jeu est incontestablement mis en avant sur la scène du Versus Fighting.
De nombreuses justifications pourraient permettre d’établir pourquoi SSBM est encore aujourd’hui un des jeux de combat les plus joués à haut niveau : des mécaniques uniques, un skillcap très haut, mais surtout une communauté hardcore et passionnée.
Si Nintendo a abandonné depuis longtemps le support du jeu, les joueurs eux, n’ont de cesse de trouver de nouvelles techniques, mais également de continuer le développement du jeu. On peut notamment le voir avec la création d’outils afin de notamment pouvoir jouer en ligne dans les meilleures conditions comme ici.
Des scènes déjà présentes, mais de niche
Une initiative d’un groupe de joueurs de Ultra Street Fighter IV (extension du jeu initial sorti en 2008) a pour vocation a redonné une visibilité et une activité décente au jeu, en organisant des évènements et des tournois sur le jeu : USFIV Revival.
Récemment, un sondage de nos confrères Shoryuken.com a montré que pour l’EVO 2018 (le plus grand tournoi de jeu de combat du monde), environ 28% des votants souhaiteraient voir Street Fighter III : Third Strike réapparaitre dans les jeux faisant partie des tournois principaux.
Entre USFIV Revival et ce sondage, il est assez aisé de déduire que les joueurs sont encore beaucoup attachés à leurs jeux et expriment clairement leur envie de les voir réapparaitre dans des tournois officiels et possiblement de revoir un circuit professionnel sur ces derniers.
Comme nous avons pu le voir ci-dessus, ces jeux regroupent deux aspects qui donnent la possibilité au titre d’exister encore à l’heure actuelle à titre esportif : une communauté soudée, et des mécaniques qui n’ont pas vieilli. Mais Street Fighter III : Third Strike n’est pas le seul cas, tel le village d’Astérix, des jeux rétros résistent encore et toujours à l’envahisseur, comme Tetris sur NES, Super Mario Kart sur SNES ou Windjammers, qui a eu le droit à un récent remake sur PS4.
Les remakes : la solution miracle ?
Il n’est pas inhabituel de voir certains vieux jeux ressortir de leur tombe (Ultra Super Street Fighter II, Crash bandicoot N Trilogy pour ne citer qu’eux en sorties récentes), ce procédé étant un bon moyen de rafraichir la licence, ou bien de relancer une scène mourante. Côté compétitif, il est tout de fois assez difficile de remettre en avant certains jeux aux mécaniques vieillies.
Les FPS comme ceux cités ci-dessus par exemple sont un cas d’école. Si des pionniers tels que Counter-Strike, qui ont connu une évolution progressive malgré un gameplay proche de leur premier jet, ont encore de beaux jours devant eux, il est assez difficile de faire à l’heure actuelle un remake du premier Unreal Tournament par exemple, sans modifier certaines mécaniques. Au même titre que Quake, il fut une référence du genre au début des années 2000 mais souffre aujourd’hui d’un gameplay rigide.
Unreal Tournament, sorti en 1999
Le bon compromis pour permettre à un jeu rétro de pouvoir retrouver un public qui n’est pas uniquement composé de fans, est de remettre au goût du jour des traits du jeu, qui permettrait une insertion de la série dans le paysage esport actuel. Pour reprendre l’exemple de Unreal Tournament et Quake, on peut constater ces choix sur le nouveau UT ainsi que Quake Champions, reprenant ainsi les codes de leurs jeux de base en remettant à neuf certains aspects (tel que les champions pour Quake Champions).
En conclusion
Si les jeux de combats ou plus globalement d’opposition ont été le plus évoqués dans cet article, c’est qu’ils semblent être les mieux placés pour permettre de répondre positivement à la question par tous les aspects évoqués. Cependant le sens large de l’esport pourrait permettre d’élargir la possibilité de le pratiquer à d’autres disciplines tel que le speedrun. Ce genre de compétitions, qui consiste à terminer un titre le plus rapidement possible, regroupe de nombreux éléments qui lui permettent de survivre sur une scène très concurrentielle.
Il semble donc logique de déduire que tout jeu peut être esport, qu'il soit récent ou trentenaire, et que sa survie compétitive dépend surtout de la communauté qui l'alimente.
Modifié le 17/04/2019 à 15:25
Modifié le 17/04/2019 à 15:25
Pareil pour smash bros melee.
Pour répondre à la problématique, en fait c'est plutôt l'inverse, les jeux actuels peuvent-ils êtres considérés comme e-sport ? Suffit pas juste d'une exposition sur twitch et d'un mode compétitif, l'exemple le plus concret c'est SFV aujourd'hui, évidemment il y a une scène sur ce jeu parce qu'il est massivement soutenu par son éditeur, pourtant il est boudé par les joueurs.
Modifié le 17/04/2019 à 15:25
Modifié le 17/04/2019 à 15:25
Je pense que si le jeu se prête a la compétition et que le public est au rdv alors c'est de l'esport.
Modifié le 17/04/2019 à 15:25
Modifié le 17/04/2019 à 15:25
Modifié le 17/04/2019 à 15:25
Modifié le 17/04/2019 à 15:25
Modifié le 17/04/2019 à 15:25
le foot : plein d'argent et hyper suivi
curling : pas d'argent pas suivi du tout
pourtant ce sont tout les deux un sport compétitif mais le curling ne l'est pas forcément au niveau financier et médiatique.
Tant que y auras des joueurs passionnés y auras de la compétition même si ils ne gagnent pas leur vie grâce à sa et c'est le cas déjà dans le sport.
Je suis allé voir les joueurs de jeu de combat de nancy récemment et ils ce butent sur karnov et saylormoon qui datent tout les deux de 1993. La passion c'est tout ce qui compte.
Modifié le 17/04/2019 à 15:25
Je ne sais même pas pourquoi on a besoin de se poser cette question, honnêtement. Par contre, la question qu'on peut se poser, c'est dans les cas où il n'y a pas de principe d'équité entre les joueurs, coucou Clash Royale.
Il y aussi les OCG comme Hearthstone, mais là, c'est encore un cas à part.