L'assaut se poursuit dans la zone russophone du globe contre les joueurs ukrainiens de l'équipe Akuma. Récents troisièmes du tournoi RMR de la zone, ces derniers cristallisent toutes les critiques depuis de nombreux jours maintenant.
Akuma toujours dans le viseur
Ils ont surpris tout le monde en terminant troisièmes du tournoi le plus relevé du mois dernier, les membres de l'équipe Akuma - passés par les qualifications pour l'EPIC CIS League Spring 2021 - sont depuis dans l’œil du cyclone, acculés de toute part et accusés de tous les maux. Avec un parcours quasi-parfait qui les a menés jusqu'en finale du loser bracket, et après avoir enchaîné les 2-0 contre des pointures telles que K23, Natus Vincere et Virtus.pro, l'équipe ukrainienne est finalement tombée contre Gambit Esports, grands vainqueurs, et leurs dauphins Virtus.pro durant la revanche opposant les deux formations. Mais cela n'a pas empêché les joueurs, membres de l'encadrement ou simples observateurs de s'interroger face à une telle performance. Désormais après le communiqué des organisateurs du tournoi qui affirmaientt n'avoir détecté, après enquête, aucune triche de la part des Akuma, 14 formations participantes de l'EPIC CIS League Spring 2021 sur les 16 que comptaient le tournoi final (n'ont pas signé Akuma forcément et les ex-Marlian), ainsi qu'une autre bonus (Unique) éliminée en qualification fermée mais n'ayant même pas eu à jouer les Akuma, se sont liguées pour réclamer une enquête approfondie de Valve.
L'organisation de cette EPIC CIS League Spring 2021 ayant été catastrophique à tout point de vue, les formations russophones n'ont de toutes les façons aucune confiance dans les administrateurs du tournoi. Pointant les nombreuses défaillances de ces derniers : absence de délai sur les GOTV, sécurité pour observer les matchs non assurée, aucun logiciel anti-triche imposé, pas d'enregistrement des conversations, informations parcellaires. L'EPIC CIS League Spring 2021 s'est clairement mise à dos la grande majorité de la communauté russophone et son enquête concernant Akuma, connaissant l'absence quasi totale de preuves qui peuvent se trouver en leur possession, semble bien trop maigre pour blanchir totalement la formation ukrainienne. D'autant plus que certains éléments sont venus renforcer des soupçons déjà bien ancrés dans les têtes des uns et des autres.
Ce qui est reproché à Akuma ce n'est pas d'avoir utilisé un logiciel tiers ou un hack du radar permettant de savoir où se trouvaient les adversaires. Les dernières informations remontées semblent préciser plutôt qu'une personne aurait pu fournir des informations en direct aux joueurs. Il y aurait eu une intrusion d'un spectateur (administrateur ou non) et les images transmises par ce dernier auraient été relayées via un écran chez certains membres des Akuma. Ces derniers auraient ensuite utilisé cela pour avoir une vision totale de la carte. Deux joueurs sont aujourd'hui pointés du doigt, notamment parce qu'on les voit régulièrement regarder sur le côté pendant leurs matchs : Sergey "Sergiz" Atamanchuk et Dmitriy "SENSEi" Shvorak. Si à l'origine ils étaient suspectés d'avoir utilisé un hack du radar, ce qui aurait expliqué leurs mouvements, selon les dernières informations aucun logiciel n'aurait finalement été intégré sur leur ordinateur et ce serait donc via un écran supplémentaire (téléphone, tablette etc) qu'ils auraient pu élargir leur vision. Si cette hypothèse se vérifie, il sera encore plus compliqué de prouver quoi que ce soit, les ordinateurs seront totalement propres, les comptes Steam aussi et il risque d'être impossible d'aller beaucoup plus loin dans les investigations.
Ce que réclament les 15 équipes finalement c'est une implication de Valve et de l'Esports Integrity Commission (ESIC) afin malgré tout d'enquêter sur le cas Akuma. Ils souhaitent que ces derniers soient interrogés et qu'ils témoignent officiellement pour éventuellement avouer qu'ils ont triché ou bien que des éléments permettent de les confondre. Ensuite et surtout, les structures souhaitent la mise en place d'une vraie charte à respecter par les organisateurs de tournois RMR (Regional Major Ranking). Dans ce règlement devrait figurer :
- Un délai d'au moins 20 à 30 secondes sur les données revendues.
- Un enregistrement des communications des équipes.
- Un délai de 120 secondes sur les GOTV.
- Une caméra qui filme tout le matériel des joueurs en permanence.
- Une caméra sur leur visage.
- Un logiciel anti-triche en plus du VAC.
Autant le dire tout de suite, certaines des demandes semblent tout simplement irréalisables si les tournois demeurent en ligne, ou alors elles nécessiteraient du matériel que tout joueur n'est pas en mesure de se payer. Finalement la meilleure solution serait d'organiser toutes ces compétitions en LAN mais pour cause de pandémie ce n'était tout simplement pas possible. Et de toutes les façons cela ne règlera absolument pas les problèmes rencontrés pendant les phases de qualifications. Car là aussi il y a eu des cas suspects et même une triche avérée en Europe mais personne n'en parle plus, rien n'a été changé du point de vue du règlement et on ne peut pas demander aux participants de s'équiper comme dans un studio de cinéma, surtout quand pour la plupart ils sont amateurs et ne touchent aucun revenu.
Aujourd'hui Akuma hormis retournement incroyable de situation ne devrait plus être inquiété puisqu'aucune preuve ne peut être apportée. En revanche le duo d'organisateurs Russian Esports Federation (RESF) et Epic Esports Events ne devraient plus être en mesure de récupérer un contrat par Valve. L'éditeur devrait également s'impliquer davantage dans l'organisation de ce type de tournoi, en envoyant un émissaire par exemple pouvant corriger en direct d'éventuels dysfonctionnement. Certains réclament que l'Electronic Sports League et la BLAST soient toujours privilégiés, mais pour l'éditeur placer de telles entreprises en position aussi dominante qu'ils sont les seuls à gérer le circuit Major poserait problème. Pour les employés de Seattle en effet il vaut mieux avoir un panel élargi d'acteurs, cela leur permet d'avoir les mains beaucoup plus libres quand ils annoncent au dernier moment qu'ils souhaitent 4 tournois par an entre 2022 et 2023 par exemple.