Après la victoire 2-1 de Fnatic contre la Karmine Corp, Mikyx s’est exprimé dans le Post Game Lobby sur les ajustements opérés par l’équipe, l’arrivée de Duffman dans le staff, et les frustrations liées à des performances jugées en dessous du potentiel collectif.

Fnatic veut corriger le tir et jouer à la hauteur de son potentiel

Fnatic abordait cette rencontre contre la Karmine Corp avec la pression du résultat. La semaine précédente, une défaite sèche contre SK avait laissé des traces, sur le plan mental comme sur le plan collectif. Mikyx ne cherche pas à minimiser la contre-performance et parle d’un match honteux, où « on a joué comme des bronze ». Il concède que perdre une première manche peut arriver, mais regrette une deuxième partie pourtant bien entamée et une troisième mal conclue alors qu’elle semblait sous contrôle.

Face à KC, Fnatic a montré une meilleure maîtrise du tempo et de la carte. Selon Mikyx, la troisième manche a rapidement basculé dans un sens favorable. « Après le niveau 2, je me suis dit que c’était terminé. Leur draft ne peut pas gagner s’ils ne snowballent pas très vite » assure-t-il. Il décrit une partie bien pilotée, où les joueurs ont retrouvé des automatismes, une communication plus fluide, et une exécution propre dans les phases de jeu décisives.

Ce regain de clarté dans les décisions n’est pas étranger aux changements opérés dans le staff technique. L’arrivée de Duffman a, selon Mikyx, renforcé certains fondamentaux souvent négligés en début de split. Le travail se concentre notamment sur la gestion des objectifs neutres et le positionnement collectif sur la carte. « L’année dernière, on fonçait tête baissée sur tous les drakes. Maintenant, on joue les sides, on regarde les waves. Parfois, on laisse l’objectif » explique-t-il. Cette évolution se traduit par une meilleure anticipation des timings et une approche plus méthodique, qui évite les erreurs coûteuses dans des combats mal préparés.

Une équipe encore en quête d’unité

Malgré cette victoire rassurante, Mikyx reste lucide sur les limites de son équipe. Il reconnaît que Fnatic dispose d’un cinq majeur solide sur le plan mécanique, mais que la cohésion n’est pas encore au niveau attendu. « Tout le monde a des idées différentes. On progresse là-dessus, mais c’est notre plus gros obstacle » affirme-t-il. Le problème, selon lui, ne vient pas d’un manque de niveau individuel, mais d’une difficulté à converger vers un plan de jeu partagé. Cette désynchronisation dans les prises de décision génère de la frustration, d’autant plus forte que l’équipe se sait capable de mieux faire. « On devrait gagner. On a tous un très bon niveau individuel. C’est frustrant de perdre, pas parce qu’on est moins forts, mais parce qu’on n’est pas toujours sur la même page » résume-t-il.

Au sein du groupe, certaines prestations individuelles méritent d’être mises en avant. Mikyx cite notamment Razork, très exposé aux critiques ces dernières semaines, mais jugé décisif face à KC. « Sur les deux games qu’on gagne, c’est clairement l’un des principaux facteurs. Il a fait de très bons calls et il a joué avec beaucoup de confiance » souligne-t-il. Le support évoque également la solidité de Humanoid, particulièrement convaincant sur Viktor, ainsi que le retour en forme d’Upset, plus tranchant après une entrée en matière compliquée.

La pression autour de Fnatic ne vient pas uniquement des supporters ou des observateurs extérieurs. D’après Mikyx, les attentes sont partagées en interne, tant les ambitions sont élevées. « On a des standards très élevés pour nous-mêmes aussi » confie-t-il. Il rappelle que cette exigence vient du prestige de l’organisation, mais aussi de la conscience qu’ont les joueurs de leur potentiel. Pour Fnatic, gagner est une obligation, pas une surprise. La victoire contre KC permet au groupe de souffler après un début de split agité, mais elle ne gomme pas tous les doutes.