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Team Heretics s’est imposée face à Team BDS dans une série à rebondissements. Un succès particulier pour le jungler de l'équipe espagnole, Thomas « Sheo » Diakun, qui affrontait son ancienne équipe. L’occasion pour lui de faire le point sur cette victoire, la dynamique de son groupe, et les axes de travail encore nombreux chez Heretics.

Un duel avec une saveur personnelle

Pour Sheo, la rencontre face à BDS ne pouvait pas être anodine. L’organisation suisse a été sa maison pendant plus d’un an, de ses débuts en LFL jusqu’à sa titularisation en LEC. Interrogé juste après la victoire, le jungler français ne cache ni son plaisir ni un certain détachement. « Ça fait du bien. On les a battus aussi au Winter, donc pour l’instant je suis invaincu contre BDS », glisse-t-il avec un sourire. Avant d’ajouter, plus piquant : « L’équipe a l’air un peu suspecte sans moi, Adam et Labrov. »

Un constat ironique, mais sans amertume apparente. Sheo rejette l’idée d’avoir joué ce match avec un supplément d’âme. « Non, non, tout va bien », répond-il sobrement quand Laure lui demande si ce face-à-face l’a poussé à donner davantage. L’essentiel est ailleurs : continuer à construire avec sa nouvelle équipe.

Un BO « chaotique », mais bien géré

« Cette série était un vrai bazar », résume-t-il. Difficile de lui donner tort. La première manche, longtemps mal engagée pour Heretics, a basculé sur une succession d’erreurs de BDS en mid game. Si son coéquipier Flakked a évoqué la résilience du groupe, Sheo préfère insister sur la lecture stratégique : « On savait que 113 et Parus allaient overchase dans certains moments, surtout autour des objectifs. On avait un bon front-to-back, donc on les a laissés venir. »

La draft n’a rien facilité. De nombreux bans sur les junglers ont contraint les options habituelles, obligeant Sheo à sortir Naafiri en game 3. « Il y avait beaucoup de bans, Maokai, Nidalee, Jarvan, etc. Du coup, Naafiri était un bon pick. » Le choix a pu surprendre, mais il s’est révélé fonctionnel dans un match marqué par les engagements précipités de BDS.

Une progression encore fragile

Malgré la victoire, Sheo reste lucide sur le niveau actuel de Team Heretics. L’objectif est clair, mais modeste : « Ce qu’on veut au Spring, c’est faire top 6. » Rien de plus. Et le chemin reste semé d’embûches. « On a encore beaucoup à travailler », concède-t-il. Le premier axe identifié concerne la communication : un point souvent évoqué dans les équipes en construction, et qui semble particulièrement crucial pour ce roster encore jeune. Mais Sheo insiste aussi sur le mid game, segment où trop de décisions sont encore brouillonnes. Il prend BDS comme exemple à ne pas suivre : « Ils jouent uniquement autour de Nuc. C’est facile de les lire. » Une phrase qui dit tout de la simplicité tactique de certains adversaires, mais qui souligne aussi la capacité d’Heretics à les exploiter.

Interrogé enfin sur la performance de son ADC, Sheo n’hésite pas à valider l’attribution du titre de Player of the Series. « Il a bien joué, même sur Seraphine. Il mérite. » Une remarque sans emphase, à l’image de l’équipe : appliquée, efficace, sans besoin d’étincelles.