Après la victoire contre Team Heretics, Skewmond s’est exprimé dans le Post Game Lobby sur la progression de G2, son duo avec Labrov, les erreurs commises en finale du Winter, ainsi que sur la dynamique du Spring Split et ses adversaires en jungle.

Une équipe en reconstruction lucide sur ses faiblesses

Invité aux côtés d'Odoamne sur le plateau du Post Game Lobby, Skewmond, jungler de G2 Esports, est revenu sur les coulisses du projet G2 version 2025. Après un début d’année marqué par une défaite en finale du Winter Split, l’équipe semble avoir tiré des enseignements concrets pour aborder le Spring avec plus de stabilité. À travers cette interview, le joueur évoque sans détour la relation encore jeune avec Labrov, le fonctionnement interne de l’équipe, les choix de drafts parfois douteux, ainsi qu’un regard éclairé sur les autres junglers de la ligue.

Au centre des échanges, la relation entre Skewmond et Labrov, la nouvelle botlane/jungle de G2, a occupé une place importante. Le jungler reconnaît que l’adaptation n’a pas été immédiate : « Labrov était plus timide que moi au début. C’était vraiment important pour moi de comprendre ce dont il avait besoin, en jeu et en dehors. » Un travail patient, mené au fil des semaines avec des discussions régulières et des sessions d’analyse après les scrims et les matchs officiels. « On a fait énormément de un-contre-un après les matchs, pour revoir nos games et progresser ensemble. »

Une démarche collective s’est aussi imposée après la défaite en finale du Winter contre KCorp. Skewmond parle d’un vrai déclic pour l’équipe. « On a vraiment choke. C’était important de comprendre ce qui s’était passé. » Il insiste sur le fait que cette prise de conscience a donné lieu à des réunions d’équipe et un changement d’approche dans la préparation. Depuis, selon lui, G2 joue de manière plus contrôlée : « Nos games sont plus calmes, on jette moins nos leads. C’est un bon signe. »

Odoamne, présent sur le plateau, pointe également du doigt le manque de synergie entre Skewmond et Labrov en début de saison : « Vous n’étiez jamais ensemble. L’un allait seul dans la rivière, l’autre dans la jungle ennemie. » Une désynchronisation logique, selon lui, au vu des attentes placées sur deux rookies parachutés dans une équipe championne d’Europe.

Le sujet des drafts a ensuite été abordé avec franchise. Connu pour ses choix excentriques, G2 a parfois été critiqué pour sa tendance à "trop cuisiner", notamment lors de la finale Winter. Skewmond en sourit : « Parfois, la cuisine prend feu. Mais il faut faire ces erreurs pour avoir des échantillons. » Il cite l’exemple du pick Mundo : « Si on avait perdu ce match, j’aurais dit que le champion ne marche pas sur scène. Mais il faut tester. » Un équilibre délicat entre innovation et prise de risque, assumé en interne.

Interrogé sur son pick Mundo et le gameplay d’Ivern, Skewmond reste lucide : « Mundo, tu farmes dix minutes et tu deviens increvable. Quelque chose ne va pas avec ce champion. Si Riot ne le nerfe pas, je vais continuer à le jouer. » Un clin d’œil au style parfois décalé de G2, mais toujours ancré dans une réflexion stratégique.

Un regard affûté sur les autres junglers du LEC

Dans une séquence plus légère mais révélatrice, une tier list des junglers du LEC a été établie en direct. Skewmond se classe lui-même en B-Tier, citant Yike et Razork en S-Tier. Pour les autres, son jugement reste mesuré mais clair : Sheo et Lyncas obtiennent la mention B, 113 est jugé « 50/50 mais très bon quand il est dans un bon jour », tandis qu’il place Isma en C-Tier, notant ses difficultés d’adaptation chez GiantX. Bukada, rookie chez SK, est perçu comme prometteur malgré un faible nombre de matchs : « Il peut aller très haut. »

Enfin, Skewmond commente brièvement le format du Spring Split, avec ses week-ends inégaux en nombre de BO3 joués par équipe. « C’est un peu random, mais ça va. À la fin, ce sera à nous de jouer deux BO importants. C’est excitant. » Sur le match à venir entre KC et Fnatic, le jungler place KC favori, saluant leur maîtrise du late game et leur capacité à « clutch » les situations mal engagées. « Mais ce serait très Fnatic de se réveiller et de smurfer soudainement », ajoute-t-il en guise d’avertissement.