À quelques heures du coup d'envoi des Worlds 2021 de League of Legends avec la première journée de la phase de groupes du Play-In, la rédac vous propose un tour d'horizon des équipes Wildcard qualifiées pour ce championnat du monde.
PEACE – LCO
L'année 2021 fut pleine de changements pour la région océanienne. Avec l'arrêt de l'OPL par Riot Games remplacée par le LCO, propriété de l'ESL Australia et de Guinever Capital, la région a su changer de cap notamment en termes de résultats. Pour la première fois de son histoire, lors du MSI, une équipe issue de la région s'est qualifiée pour le tournoi principal. Un exploit remarquable pour une région mineure qui ne cesse petit à petit de progresser, tant au niveau de son jeu et de ses infrastructures que de ses talents. Bon nombre d'entre-eux ont rejoint des ligues majeures et y sont toujours. On peut citer Destiny, Raes (Immortals) ou encore Fudge (Cloud9).
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PEACE |
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Kiss "Vizicsacsi" Tamá | |||||||
Tristan "Lived" Fulcher | |||||||
Leo "Babip" Romer | |||||||
James "Halo" Giacoumakis | |||||||
James "Tally" Shute | |||||||
Vincent "Violet" Wong | |||||||
Ryan "Aladoric" Gregory Richardson |
Cette année, l'équipe qui s'envolera en direction de l'Islande se nomme Peace, toute nouvelle structure ayant acquis le spot d'Avant-Gaming. Elle est composée de quatre vétérans de la scène ainsi que d'un rookie. On retrouve le jungler Leo « Bapib » Romer qui participera à ses troisièmes Worlds, après 2019 et 2020. En toplane, nous avons Yao « Apii » Jian-Jing, un habitué de la scène océanienne. En midlane, nous retrouvons James « Tally » Shute, secondé par James « Hallo » Giacoumakis en sub, qui a déjà joué pour Legacy Esports. La botlane, quant à elle, compte le support Ryan « Aladoric » Gregory Richardson et le jeune ADC hongkongais Vincent « Violet » Wong. Après une troisième place convaincante à la saison régulière printanière, l'équipe échoua en finale face à Pentanet.gg pour se qualifier au MSI. Partant sur les mêmes bases, elle fut plus décevante pendant la saison régulière estivale, la terminant à une cinquième place synonyme de devoir remonter l'ensemble du bracket pour se qualifier. Une difficulté pour eux ? Que nenni ! Excepté une rencontre acharnée face à Order en demi-finale du Loser Bracket (BO gagné 3-2), Peace remporta tout le reste de ses BO5 3-0 et notamment sa finale, de nouveau face à Pentanet.
Pour accéder au Championnat du monde, Peace usa d'un jeu centré autour des teamfights mais également autour d’une prise d'ascendant sur ses adversaires. Là où les équipes Wildcard ont souvent le défaut de vouloir trop se précipiter, Peace, quant à elle, prend le temps de mettre en place son jeu et de le développer. Cela est mis en valeur par son jungler et par les mouvements de la formation sur la map. Bapib est adepte de champions agressifs tels que Viego et Nidalee pour mettre immédiatement de l'impact notamment en midlane pour aider Tally qui affectionne particulièrement Ryze et Twisted Fate. De ce fait, si les conditions sont réunies, les deux joueurs bougent fréquemment ensemble dans la Faille pour décaler et aider leurs coéquipiers. On sent chez eux cette complicité, cette alchimie qui montre qu’ils jouent ensemble depuis longtemps. À la botlane, Aladoric est fan de picks agressifs à engage (Leona, Nautilus) et roam dès qu'il en a l'opportunité. Si, en contre-partie, il laisse souvent son ADC Seul, ce n'est pas préjudiciable. Le jeune carry de 20 ans sait farm en solo et sécuriser les ressources pour les exploiter plus tard lors d'escarmouches ou de prises d'objectifs. Les objectifs neutres sont d'ailleurs une condition de victoire très précise. Les Peace mettent l'accent sur ceux-ci dès qu'ils en ont l'occasion : 71 % de premières tourelles remportées ou encore une moyenne de trois dragons par match. L'équipe veut avoir la mainmise et la domination très vite dans ses rencontres, ce qui est illustré par cette capacité à vouloir rapidement se déplacer dans la Faille. Si ce n'est pas le cas, les joueurs possèdent une qualité de teamfight correcte capable de renverser des situations compliquées. Et si l'équipe est malmenée, elle possède un facteur X : Violet. C'est LE joueur à surveiller. Capable de tout jouer dans les ADC du moment (Tristana, Ezreal, Ashe…), on sent dans son gameplay ce petit truc en plus. Comme dit précédemment, même s'il est laissé seul, il est capable d’attirer la pression sur lui sans pour autant s'exposer à outrance. Lors des teamfights, il peut aussi bien jouer à reculons (tout ayant un DPS correct) que se battre en mêlée sans pour autant se suicider. Il est généralement bien placé et sa présence n'est pas « inutile » car il cible les bons champions au moment opportun.
Devant ce tableau idyllique, peut-on dire que l'équipe est parfaite ? Ne nous emballons pas. Si celle-ci est séduisante, elle commet toujours les erreurs que l'on observe traditionnellement chez les régions mineures. Tout d'abord, leur lenteur est un défaut. La première game de leur finale est symptomatique : 38 minutes pour finir une partie avec deux Elders et deux Nashors. C'est beaucoup trop long. Si l'équipe adverse possède le tempo, Peace a souvent du mal à répondre. Elle a peur, et de ce fait, balbutie dans son jeu. Certaines décisions en game sont extrêmement maladroites, ce qui permet à ses adversaires d'asseoir définitivement leur domination. Côté joueurs, Apii, bien que correct, est irrégulier et se troue régulièrement. Si sa game de Camille en finale fut plutôt bonne, celles avec Gnar et Sett étaient oubliables. Tally reste toujours dans sa lignée des Worlds avec Legacy Esports. Même s'il est moins statique, notamment grâce aux picks du moment et à l'expérience accumulée, il reste trop souvent discret et peine à DPS derrière ses compères de la voie du haut et du bas, forçant des trades naïfs et pas forcément nécessaires compte-tenu de la physionomie des games. Aladoric, quant à lui, a du mal à canaliser son agressivité, et Babip a toujours cette fâcheuse tendance à vouloir farmer quand cela n'est pas nécessaire, même s'il a gommé cet aspect dans son gameplay.
Avec ce format, Peace peut se démarquer et changer l'ordre des favoris comme l'a fait Legacy l'an passé. De plus, l'arrivée de Kiss "Vizicsacsi" Tàmas est un véritable point positif pour l'équipe. Malgré deux ans sans jeu depuis son départ de chez Splyce, il amènera indubitablement cette expérience du haut niveau qui manque fatalement à cette jeune formation. Il pourra ainsi compenser les erreurs que l'on a pu voir chez Apii durant sa saison et ses playoffs, notamment sa fragilité et son inconstance. Par ailleurs, son panel de picks reconnu et sa polyvalence en feront un poids de taille pour soit accentuer les points forts de l'équipe en botlane avec Violet, soit rester seul et aspirer la pression. Cependant, espérer une qualification pour le Main Stage s'annonce compliqué au vu des équipes participantes. De plus, il va falloir que Peace se mette rapidement au diapason pour jouer collectivement. Même si un joueur de renom arrive dans une formation, l'alchimie doit opérer immédiatement pour que tous travaillent conjointement vers le même but. La mayonnaise prendra-t-elle à quelques jours du début des Worlds ? C'est la grande question.
Les joueurs de Peace ont leurs cartes à jouer pour se révéler aux yeux du monde entier et le pari de séduction est déjà réussi pour l'équipe Océanienne. A eux maintenant d'avoir leurs destins en main comme Violet. À lui de voir la vie en pourpre pour emmener son équipe le plus loin dans ces Worlds.
Donc c'est pas mal d'avoir une présentation des équipes pour ceux qui n'ont pas regarder les matchs des PCS.