Le lundi 10 janvier, Ubisoft a remporté son procès face à « Yannox », un joueur de Rainbow Six : Siege que l'éditeur français poursuivait pour des attaques par déni de service (DDOS), la création d'un site internet facilitant le piratage de comptes et l'usurpation de l'identité d'un joueur d'European League, Shoukri.

Un cheater jugé et sanctionné pour triche et comportement toxique

La triche et les comportements toxiques sont deux réels fléaux qui accablent Rainbow Six : Siege depuis de longs mois désormais. En effet, se comptent par milliers les joueurs du FPS des studios d'Ubisoft qui usent et abusent de logiciels tiers destinés à la triche pure et dure, de pirater les comptes de joueurs - voire même les serveurs du jeu. D'autres problématiques s'ajoutent à cela, à l'image du vol de comptes ou encore de la toxicité in-game, visant à nuire aux aficionados de Siege et affectant considérablement leur expérience de jeu.

Le sujet de ces calamités et Rainbow Six est d'actualité depuis de longs mois désormais et les quelques mesures entreprises avec peine par les développeurs de la licence ne parviennent pas à enrayer durablement la dynamique de la triche et font l'effet d'un coup d'épée dans l'eau. Si Ubisoft peine à combattre cela sous les yeux de tous, ses équipes s'activent derrière les rideaux à l'aide des différents moyens de reports et de sanctions in-game notamment. Cependant, certains cas sont étudiés plus en profondeur et font l'objet de poursuites pénales dans les situations les plus extrêmes.

Cela a été le cas pour « Yannox », de son pseudo, dont le nom est négativement connu dans la communauté française pour avoir triché, piraté Rainbow Six et adopté un comportement fortement inadapté. Une plainte a été déposée par Ubisoft en novembre 2020, plainte qui a engagé des poursuites judiciaires qui ont rendu leur verdict en ce début d'année. Dans un article publié par ZDNet, nous apprenons que le joueur français de 20 ans a été condamné par la 12e chambre du tribunal correctionnel de Paris à s'acquitter quotidiennement de 10 euros pendant 60 jours, soit une amende de 600 euros. Il devra également verser 2 000 euros de dédommagement à Ubisoft pour le préjudice moral et les frais d'avocats engagés.


Crédits : Ubisoft

Yannox, un sacré passif

Ubisoft a pris l'affaire Yannox très au sérieux suite aux actes appuyés et affirmés de la personne et l'impact de cette situation sur les réseaux sociaux. Il est notamment accusé de création de faux comptes financés par des coordonnées bancaires dérobées (il y en aurait une quarantaine), de triche ou encore d'un comportement vulgaire et inadapté, contraire aux différents règlements et codes de conduite d'Ubisoft.

Il a également publié des vidéos de démonstration de logiciels de triche et a avoué gagner de l'argent grâce au boosting, pratique qui consiste à jouer avec des coéquipiers d'un niveau inférieur pour monter en grade plus rapidement. Sofian Baghriche, représentant d'Ubisoft à l'audience disciplinaire, déclarait que la société « est dans une logique de sanction progressive, que l'objectif n'est pas de poursuivre en justice, mais d'offrir un environnement sain ». Il ajoute que c'est la virulence du comportement de Yannox et l'escalade de la situation qui ont motivé l'éditeur à engager des poursuites.

Le joueur n'en était pas à son coup d'essai, puisqu'il était condamné en septembre dernier à 1 000 euros d'amende pour avoir adressé des messages homophobes, antisémites et des menaces de mort à la directrice de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. D'après Ubisoft, Yannox reviendrait jouer de mauvais tours sur Rainbow Six, des connexions suspectes du joueur ayant été détectées récemment. Les deux protagonistes pourraient bien se revoir prochainement dans un tribunal ; l'entreprise française soupçonne fortement Yannox d'être à l'origine du swatting qui avait visé son studio à Montréal en novembre 2020, au même moment que le dépôt de plainte initial.