Depuis le début de l'année, toutes les équipes qui ont remporté un tournoi majeur étaient composées de joueurs en provenance de l'ex-URSS, faut-il y voir un signe ou bien est-ce le fruit du hasard ?

Une pandémie qui profiterait à l’ex-URSS ?

Seulement deux mois se sont écoulés en cette année 2021, difficile donc de tirer des conclusions définitives. Toutefois avec le premier Major de l’année qui vient tout juste de s’achever, on peut malgré tout dresser un premier bilan de ce début de saison hivernale. Mais avant de débuter une petite explication s’impose, comment allons-nous analyser ces résultats et sous quel angle ? De la manière la plus simple en ne prenant en compte que les tournois S-Tier et en reformant la grande Union des républiques socialistes soviétiques (URSS).

L’année débute ainsi par une victoire des Natus Vincere durant les BLAST Premier: Global Final 2020 (du 19 au 24 janvier). L’équipe était composée exclusivement de joueurs russes et ukrainiens. Ensuite nous avons eu le cs_summit 7 (du 25 au 31 janvier) où cette fois ce sont les Virtus.pro composés de Kazakhs, d’un Ouzbek, d’un Russe et d’un Letton qui se sont imposés. Et pour finir, les Intel Extreme Masters XV World Championship de Katowice remportés le week-end dernier par les Gambit, une formation composée de joueurs russes et d’un Kazakh. À l’heure actuelle, seuls ces trois événements majeurs ont été joués, mais comme on peut le constater tous ont été remportés par des joueurs en provenance de l’ex-URSS.

Peut-on pour autant parler d’une domination ? Pas vraiment, car finalement, si ce n’est les IEM de Katowice où à la seconde place on retrouvait également les Virtus.pro, les autres compétitions n’ont pas permis d’assister à une domination globale des équipes d’ex-URSS. De plus en seulement deux mois et avec trois tournois il est bien trop tôt pour clôturer le bilen. De plus au BLAST Premier par exemple le podium se complète avec les Danois d’Astralis, les Français de Vitality et les Américains de la Team Liquid. Tandis que le cs_summit 7 voyait les Suédois de Fnatic terminer seconds suivit par les Danois d’Heroic. Mais notons malgré tout la présence aussi des mousesports dans le top 4 et, s’ils étaient composés en majorité de joueurs danois, il y avait malgré tout un Lituanien (Aurimas "Bymas" Pipiras) et un Estonien (Robin "ropz" Kool). Par ailleurs afin d’être parfaitement exhaustif, dans ces tournois de 2021 il n’y avait pas deux formations d’ex-URSS présentent hormis à Katowice où elles furent deux sur trois à finir aux deux premières places.

Mais alors qu’est-ce qui pourrait expliquer cette domination en ce début d’année 2021 et est-ce qu’elle va se poursuivre ? Il faudra plus de temps pour voir si le centre de gravité des champions de Counter-Strike à rebasculé vers l’Est de l’Europe ou bien si cela n’était qu’une passade. Quoi qu’il en soit l’absence de tournois LAN peut aussi avoir joué un rôle dans ces résultats. L’organisation, la discipline, la cohésion, les revenus, mais également les confinements successifs, sont mieux vécus dans ces pays qui finalement ont culturellement été plus habitués que nous à vivre renfermés sur eux-mêmes. Il est à noter également que les mesures sanitaires étaient beaucoup plus souples dans ces pays que chez les Occidentaux et qu’il ne faut pas uniquement voir dans ces comportements un simple aspect culturel lié à l’histoire. En revanche il est intéressant de voir que l’inverse se passe en Amérique où beaucoup d’équipes sont instables ou ont tout simplement dû fermer suite à l’absence de compétitions en réel (Cloud9, 100 Thieves ou Chaos par exemple). Les voyages là-bas ont été rendus beaucoup plus compliqués et la pandémie a pris des proportions très importantes. Idem pour les compositions internationales, les différentes restrictions empêchant aux joueurs de retrouver leurs proches pendant de longs mois ont touché le moral de ces derniers. Or ces difficultés n’ont pas eu lieu entre les pays de l’ex-URSS. Et puis parfois il n’y a pas besoin de devoir changer de pays, car si ces explications peuvent vous paraitre fumeuse n’occultons pas si vite l’aspect psychologique. Il suffit de voir les difficultés que rencontrent nos Français au sein de la Team Vitality pour se persuader qu’un problème existe, le vrai faux départ de Dan "apEX" Madesclaire et les mots du coach Rémy "XTQZZZ" Quoniam ne doivent pas être balayés d’un revers de la main.

En cette année 2021, notre équipe peine à atteindre son plein potentiel, malgré un top 3 encourageant BLAST Premier: Global Final 2020. En effet, des difficultés collectives au sein de l’équipe impactent à l’heure actuelle la performance. Les annonces de début de saison et les accusations injustifiées ont notamment été difficiles à encaisser, en plus du contexte sanitaire quotidien toujours lourd à vivre, comme pour vous tous. 

Malheureusement pour notre capitaine apEX, des problèmes personnels viennent s’ajouter à tout cela. Afin d’assurer notre devoir en tant que club et de coach de protéger nos athlètes, j’ai pris la décision de laisser souffler apEX durant l’intégralité du BLAST Premier Spring. Cette période pour être étendu si nécessaire, afin de respecter son bien-être et de s’assurer qu’il revienne ressourcé, en pleine possession de ses moyens [...] 

Alors il est vrai que c’est aller un peu vite en besogne que de tirer des conclusions immédiates après seulement deux mois en 2021 et trois tournois, mais il sera intéressant de voir à plus long terme si cet écart entre les équipes d’ex-URSS et les autres se maintient. Le retour des LAN n’étant pas pour tout de suite nous aurons l’occasion de reparler de ce sujet pour voir si cette première impression était correcte ou bien si c’était du parfait « bullshit ». Rendez-vous maintenant du 8 au 11 avril prochains pour les finales des ESL Pro League saison 13, lors de l’événement les Natus Vincere et les Gambit seront présents et une attention toute particulière sera portée sur eux.