Nous vous en avons parlé dernièrement, la scène russophone est actuellement en pleine ébullition après la fin de son tournoi RMR. Outre les problèmes d'organisation, c'est surtout le cas de l'équipe Akuma qui demeure au cœur de toutes les préoccupations.

Triche or not Triche, that is the question ?

L'EPIC CIS League Spring 2021 ne sera pas seulement fait remarquer pour sa mauvaise organisation en général, entre les streams sans image, l'absence de logiciel anti-triche, les informations diffusées au compte-goutte, cet événement demeurera pour longtemps un exemple de ce qu'il ne faut pas faire. Pourtant désormais ce ne sont plus réellement les organisateurs qui sont pointés du doigt mais plutôt les surprenants joueurs de l'équipe Akuma. Surprenants car sortis des qualifications et alors qu'il n'avaient même pas de vrai nom il y a encore quelques semaines, ils ont terminé troisième de la compétition CSGO la plus relevée de cette fin de mois de mai. En se payant les K23, Natus Vincere et Virtus.pro sur le score de 2-0 le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ont effectivement surpris. Mais depuis leurs matchs sont décortiqués, leurs actions revues à la loupe et si aucune preuve formelle n'a pour l'heure pu être apportée, ce n'est pas faute d'essayer du côté de la communauté russophone.

Coupables ou non d'ailleurs le traitement qui leur ait actuellement infligé en devient même malaisant. Les joueurs Akuma s'étant d'abord fendus d'un communiqué pour se justifier, puis ils ont participé à une émission en direct de plus de 2 heures où ils ont dû répondre aux questions précises de leurs interlocuteurs. Pourquoi as-tu fait cela à tel moment ? Comment as-tu pu entendre ce son ? Pourquoi cette rotation en A ? Et forcément la question qui brûle les lèvres depuis plusieurs heures : pourquoi regardez-vous autant votre radar messieurs Sergey "Sergiz" Atamanchuk et Dmitriy "SENSEi" Shvorak ? Or si pour le reste des interrogations les réponses sont parfois vagues, on ne peut en vouloir aux joueurs de ne pas se souvenir de tout à un instant précis.Cet interrogatoire n'a donc que peu d'intérêt à ce niveau, en revanche concernant le radar la réponse des deux Ukrainiens est très intéressante.

Il leur est en effet reproché depuis le début d'observer leur radar alors qu'ils sont en situation de clutch ou bien dans des phases de jeu qui ne s'y prêtent absolument pas. Mais dans certains cas (malheureusement dans d'autres ses explications sont brouillonnent) bien précis Sergey "Sergiz" Atamanchuk a expliqué se préoccuper du radar pour savoir si un terroriste prenait la bombe ou pas. En effet un bug, connu mais oublié, permet d'avoir cette information mais il faut régulièrement le réactiver. Lorsque la bombe est à terre, si vous la voyez elle apparaitra sur votre radar et des petites ondes simuleront le cadencement de la diode. Ces ondes resteront visibles même si vous vous déplacez et ne voyez plus la bombe, et cela pendant quelques secondes seulement (environ 5 pour être précis). Or si un terroriste reprend la bombe pendant ce petit laps de temps, les ondes disparaissent. Cela vous permet donc de savoir deux choses sans les voir directement : tout d'abord la bombe a été reprise, ensuite il y a au moins un adversaire à son emplacement.

Et un bug de plus dans la besace de Valve. Étrangement cette information n'est pas connue de tous les joueurs, quoi qu'il en soit l'utiliser à outrance comme le font les Akuma mériterait un petit correctif. La suite prochainement concernant la formation ukrainienne, les dernières nouvelles faisaient état d'un administrateur présent sur le serveur du match capable de voir l'intégralité de la carte et qui aurait transmis des informations à l'équipe Akuma. Mais méfions-nous de tout ce qui circule, l'organisateur a en tout cas communiqué pour affirmer qu'il n'avait strictement rien détecté d'anormal et était prêt à aider l'ESIC et Valve s'ils souhaitaient enquêter. Mais quand on sait les lacunes qu'a connu le tournoi dans son organisation et le laxisme sécuritaire dont il a fait preuve, on se demande bien quels éléments ils ont pu analyser pour tirer des conclusions aussi rapides.