L'Ascension, Mandatory, L'album 900K, Unexpected... Après un premier semestre très rempli, ZeratoR a échangé avec la rédaction sur les différents projets qui ont animé son calendrier 2023.
Alors que le mapping pour la deuxième phase a commencé, la rédaction a voulu en savoir plus sur la première phase de la compétition qui s'est organisée non sans encombres.
Comment s’est passée la première manche de l’Ascension à Lyon ?
Zerator : En toute honnêteté, je trouve que ça s'est très bien passé compte tenu des circonstances qu'on a eues. On devait faire ça à Paris à la base et on a appris quatre jours avant l'événement qu'il y avait une inondation au Casino de Paris, donc on ne pouvait pas exploiter la salle pour le spectacle. C'était compliqué parce qu'on a appris ça le jeudi. Et donc on s'est dit bon bah faut qu'on trouve une solution jeudi ou vendredi. Puisque le spectacle est dans et dans 6 jours, on trouve pas une solution ce weekend on va pas en trouver une lundi ou mardi.Donc au début, la première étape a été de savoir si la salle était vraiment inexploitable donc on a vu avec [le Casino de Paris] et c'était le cas. La deuxième étape, ça a été d'appeler toutes les salles de Paris qui avaient à peu près la même capacité à savoir environ 1500 places. On se disait : si on communique en disant c'est pas au Casino de Paris mais que c'est déplacé dans une autre salle, ça ira. Il y a des petites salles qui ont les mêmes capacités, je pense à l'Olympia, au Bataclan ou même un petit Zénith mais aucune salle n'avait de dispo. Malheureusement, il a fallu prendre une décision. Est-ce qu'on fait en online ? Est-ce qu'on fait en physique ailleurs ? Est-ce qu'on reporte mais reporter c'était trop compliqué. Surtout qu’on fait venir des joueurs et puis après il y a l'été qui arrive, c'est un casse-tête horrible.
Donc on a pris la décision de maintenir la date mais de le faire dans nos studios à Lyon dans lesquels on organise déjà pas mal de choses notamment la ZLAN et quelques émissions. Le problème avec ça, c'est qu’il a fallu refaire tous les assets donc les graphistes ont dû tout refaire pour les écrans, ils ont dû réadapter toute la charte graphique pour que ça fonctionne sur les écrans qu'on voulait faire. Pour le côté scénique aussi, on voulait quand même amener du public mais c'était compliqué. Il a fallu tenir au courant les gens donc c'était très très difficile d'improviser ça en cinq jours. Autant d’habitude, on a l'habitude de bosser dans l'urgence mais là c'était assez hardcore.
Et donc comment ça s’est passé ? Très bien franchement, compte tenu de tout ce que je viens de raconter ça c'est très très bien passé. Les joueurs étaient très contents, le public était très content. Forcément ça reste une première étape de Trackmania donc par exemple, on n’a pas les spectateurs en ligne qu'on aurait pour une Trackmania Cup à Bercy mais ça c'est pas très grave. Et des dates en plein milieu de l'été, c’est compliqué de rassembler énormément mais c'est pas pour ça qu'on fait ces événements-là. On les fait parce qu'on trouve ça cool de pouvoir faire un spectacle sur place donc on était hyper contents.
Zerator et Etoiles sur le plateau de l'Ascension (c) Chloe Ramdani
Lors de la Zrt Trackmania Cup à Bercy, vous ne saviez pas encore comment renouveler le format et dans quelle direction aller. Quand avez-vous mis en place le projet ?
En fait on a eu l'idée du tournoi après la Trackmania Cup mais on a mis en place le dispositif en début d'année. Je dirais janvier, février, mars 2023. De toute façon, il n’y avait pas grand chose à faire avant les spectacles : juste la direction artistique, être sûrs de ce qu'on voulait faire en termes de date, réserver les salles, etc.
Ça s'est fait dans dans ces dates-là environ et après il y a eu l'annonce après la ZLAN. Puis le mapping. C'est un peu compliqué parce que c’est un planning quand même assez dense. En général on doit caler l'annonce puis le mapping puis une petite pause avant les qualifications qui arrivent et ensuite le spectacle.
C'est un événement qui se déroule sur plusieurs mois, d'autant que cette année c'est la première fois qu'on fait un événement qui se déroule sur plusieurs étapes. C'est un essai, c'est un peu un laboratoire qu'on fait sur l'Ascension. C'est aussi pour ça qu'on le fait sur Trackmania parce que les gens ont l'habitude de nous voir sur ce jeu-là donc on peut se permettre de faire des “tests” et donc on fait des qualifications online qui amènent à deux étapes qualificatives et qui amènent à l'événement final à Montpellier. Donc ouais c'était un petit... un gros changement, quand même.
L'Ascension est le premier de tes événements qui va se dérouler sur plusieurs dates et dans plusieurs villes. Est-ce qu’il y a une envie de faire des événements plus récurrents étalés dans le temps ?
En fait on a toujours voulu se dire : est-ce qu'on pourrait pas faire une tournée ou quelque chose comme ça ? Sans parler de 50 dates comme peuvent faire des artistes, pour nous on cherche un peu des moyens de subvenir aux nécessités économiques de l'événementiel. Parmi les facilités économiques de l'événementiel, il y a le fait de la récurrence parce qu'en fait si tu multiplies tes événements et que tu n'ajustes pas trop tes éléments scéniques ou que tu gardes les mêmes équipes, tu peux faire la même chose plusieurs fois. Le seul problème c'est que dans notre milieu, tu ne peux pas faire un concert que tu multiplies 30 fois et où c'est exactement la même chose 30 fois donc on n'est pas au point d'une tournée où il suffit d'avoir un camion qui sillonne la France pendant trois mois.
On voulait aussi tester un petit peu l'audience et se dire : est-ce que l'audience est prête à nous suivre dans un délire de récurrence. Même nous de voir si on pourrait le faire en plusieurs fois et ça nous éviterait d'être obligés de louer une grande salle. On n'a pas forcément envie de reproduire ce qu'on a fait à Bercy. On trouve que le tour de force est très cool mais on aime bien aussi avoir des salles un petit peu plus petites. Et j'aime bien le fait de pouvoir rencontrer un petit peu tout le monde.
On a déjà fait des événements à Toulouse, à Lyon, à Strasbourg, ou encore à Marseille, même s'il y a moins de public et c'était pas pour une Trackmania Cup. Là je me suis dit que ce serait cool d'avoir deux dates et ça faisait longtemps que je voulais faire un événement à Montpellier. Mais si tu fais un seul événement à Montpellier ça peut être un peu frustrant pour les gens qui vivent plus dans le nord de la France donc je me suis dit que si on fait Lille et Montpellier, on couvre déjà énormément de gens en termes de distance. Et avec un événement au milieu à Paris ça aurait été pas mal… Bon du coup ça n’a pas été Paris, ça a été Lyon. Mais en faisant Lille-Montpellier-Lyon franchement il y a très peu de gens qui sont à beaucoup de distance en France métropolitaine sauf l'ouest de la France qui est un peu plus compliqué.
Donc oui, c'était aussi la volonté de pouvoir se dire qu’on peut aller dans plus d'endroits si on démultiplie les événements plutôt que de faire un seul événement. En plus on avait déjà fait Bercy donc on ne voulait pas repartir à Paris.
Le public de la première étape de l'Ascension à Lyon (c) Chhloe Ramdani
Le cashprize de l’Ascension était participatif (ndlr : pour chaque sub sur la chaîne Twitch de Zerator, 2€ étaient reversés au cashprize de l’Ascension). On connaît la force de frappe et le soutien des gens, notamment pour le Zevent. Mais là c'était un événement en solo, est-ce que tu t'attendais à un soutien du genre avec plus de 120 000€ de cashprize au total ?
Honnêtement non. Je m'attendais pas à un soutien de ce genre parce que c'était pas du tout possible que ça atteigne ça. En fait on a eu une énorme chance de timing avec Diablo qui a boosté les subs de la chaîne. Il y a une opération commerciale de Diablo qui a fait que si les gens offraient des subs sur une chaîne, ils avaient droit à du contenu en jeu. Comme Diablo 4 c'est un jeu majeur qui intéresse énormément de gens, il y a plein de gens qui se sont dit “quitte à le faire, je vais participer au cashprize de l'Ascension au passage sur live de Zerator” donc en fait ça a boosté énormément mes abonnements et donc le cashprize.
Pour info, le soir du lancement de Diablo et des giveaway, j'ai explosé le record de subs en 24 heures que j'ai eu sur ma chaîne x4 ou x5 par rapport à ce que j'avais déjà fait dans ma vie et ça a totalement explosé le cashprize. De mon côté, j'ai un tracking sur le nombre d'abonnements que j'ai par mois depuis que j'ai commencé Twitch il y a 8 ans donc je savais à peu près vers où on allait se diriger. Je m'étais dit : si jamais il y a mes subs normaux ça va atteindre telle somme, avec la hype de l'événement plus l'annonce il y a pas mal de sub donc normalement je pense qu'on pourra atteindre largement entre 40 et 60 000€ de cashprize voire 70 000€ si ça explose un peu.
Et en fait, il se trouve que Diablo a carrément fait une rallonge de 20, 30 ou 40 000 pendant le lancement. à partir du moment où on avait atteint 90, j'ai compris que ça allait atteindre des sommets. Au départ mon ambition c'était que ça dépasse le cashprize de la ZLAN qui est à peu près 55000 euros. Donc,je voulais faire 60 ou 70 000. Ça m'aurait vraiment plu parce que l'objectif de l'Ascension c'est un peu de changer la vie de quelqu'un et de se dire que si tu gagnes, tu vas avoir une grosse rentrée d'argent et ça peut potentiellement changer ta vie ou une grande partie de ta vie. On lui donne pas 2 millions d'euros bien sûr mais le gagnant de l'Ascension peut gagner quasiment une cinquantaine, soixantaine de milliers d'euros. Ça peut être un apport pour un bien immobilier. Ça peut être des choses comme ça, ça peut éponger des dettes pour lui-même ou des parents j'en sais rien. Donc c'est vraiment quelque chose qu'on adore : le fait de se dire que ça va vraiment changer la vie de quelqu'un sur un jeu qui est un peu niché en plus donc c'est cool.
C’est le plus gros cashprize de l’histoire de Trackmania et c’est aussi un très gros cashprize peu importe le jeu. Est-ce que tu es content de pouvoir rendre à la communauté de Trackmania toutes ses années de soutien ?
Ouais, ça fait partie des raisons pour lesquelles on a choisi Trackmania. En fait, on s'est dit que pendant toutes ces années, on a entretenu le circuit du jeu et le spectacle autour du jeu mais avec des cashprize assez faibles.
À la base, c'était parti du fait que je faisais des circuits et que c'était pas très pro mais on ne voulait pas que les joueurs se disent “les circuits sont pourris mais c'est un gros cashprize donc je suis obligé de participer”. On voulait que les gens viennent vraiment parce qu'ils avaient envie de jouer la compétition et parce qu'ils venaient chercher autre chose que l'argent. On ne voulait pas que ça devienne un repère de mercenaires même si au départ dans les toutes premières éditions en 2013, c'était un peu le cas. En fait je m’étais dit “on va mettre 1000 euros de cashprize comme ça il y aura des gens” mais à l'époque c'était beaucoup de cashprize. Aujourd'hui c'est dérisoire mais à l'époque c'était beaucoup.
Dès les premiers spectacles en 2015, 2016, ce que je voulais, c’était que les gens viennent chercher le fait de pouvoir jouer dans une salle, le fait de participer à une aventure avec le spectacle, le fait de tester les circuit loufoques et c'est ce que les gens venaient chercher et je pense que ça a participé au succès de l'événement. Le fait qu’il y ait un côté un peu naïf, innocent et désintéressé de la compétition. Les gens y venaient vraiment parce que l'événement était gros et médiatiquement puissant et voilà.
Et c'est vrai qu'après 10 ans je voulais pas faire une transition vers autre chose sans “récompenser” la communauté Trackmania sans leur offrir un baroud d'honneur de cashprize. Donc j'ai fait ça en me disant que non seulement ça fait une bonne transition pour le public mais en plus ça fera une super suite pour les joueurs.
Zerator lors des répétitions de la Zrt TM Cup à Bercy en 2022 (c) Lauzprod
À l'époque de la ZTV, tu avais déjà eu recours au financement participatif, certes, dans un autre contexte. Comment est venue l’idée du financement de ce cashprize ?
À l'époque de la ZTV, je m'étais dit que je ne referais probablement pas appel à nouveau au financement participatif parce que ça implique des choses très difficiles. Aujourd'hui, dans les financements participatifs tu passes presque plus de temps à faire tes contributions et tes donation goals que ce pour quoi les gens ont payé.
Et surtout, je pense que c'est vachement difficile parce qu'il y a beaucoup de gens qui ne se rendent pas trop compte de comment on utilise l'argent, même quand tu leur expliques. Ça, je le vois sur d'autres financements participatifs parce que moi j'ai pas eu tout ça. Nous on n'avait récolté entre gros guillemets “que” 30 000€ pour monter une boîte et employer des gens donc les gens savaient que c'était quand même dérisoire.
Donc l'idée derrière le financement participatif, c’était que si on veut faire un gros cashprize, nous on n'a pas les moyens de le financer. Aujourd'hui on arrive tout juste à financer le spectacle de la Zrt Trackmania Cup depuis 10 ans et encore des fois on remet de l'argent au pot à la fin pour pour que ça ait lieu. Donc on sait qu'en termes de sponsoring on ne pourra pas aller chercher un grand cashprize avec 30, 40 ou 50 000€ de plus.
C'est là que c'est venu : plutôt que de mettre, moi, de l'argent directement dedans et de pas savoir combien je peux mettre et de l'annoncer, est-ce qu’on pourrait pas faire un financement participatif mais dans lequel je participe aussi. L’idée c’est de dire qu’on le fait par rapport aux subs comme ça, à chaque fois que quelqu’un offre un sub, il a participé mais moi aussi parce que je me prive de ce revenu pendant une période d'un mois et demi. En fait, je ne voulais pas faire une cagnotte comme au Zevent où les gens n’ont rien en échange parce que, là, il s'agit d'un financement pour un tournoi privé pour une entreprise privée et c’est pas du caritatif. Je voulais que les gens comprennent que je mets la main à la pâte aussi avec eux. Parce que sinon c'était trop malsain je trouvais. Et donc je l'ai fait de cette manière-là. L’idée c'était de se dire qu’il y a un financement participatif, certes, mais je participe aussi.
Lors des premières scènes des Zrt Trackmania Cups, il y avait un cast anglophone, abandonné depuis. Pourquoi avoir remis en place des casts étrangers ?
Il faut se rappeler du contexte. En fait, on avait déjà fait caster des streamers internationaux sur d'autres Trackmania Cups. C'était beaucoup demandé parce qu’au départ, quand je suis arrivé dans la communauté de Trackmania et que j'ai commencé à organiser mes petits tournois, les gens m'ont dit que c’était cool mais qu’ils ne pouvaient pas suivre le spectacle parce qu’ils n’étaient pas français. Je leur répondais que c'était un tournoi où il y avait surtout mes viewers donc on s'en fout un peu. En plus c'est un spectacle, ça reste des petites voitures donc je pense que tout le monde peut comprendre, c'est pas très grave. Ça, c'était la première étape et puis les gens ont quand même dit “ça fait chier quand même ça devient un gros tournoi, on aimerait bien pouvoir suivre le truc”.
Du coup ce qui s'est passé quand on était au Grand Rex et qu'on a fait le premier spectacle en physique Trackmania Cup, on a amené un streamer international qui s'appelle Spam et il a commenté sur place. On lui a amené un setup sur place, on a amené des lights, on l'a défrayé mais ça nous a coûté beaucoup plus d'argent que ce que ça a rapporté. La chaîne a fait, je crois, 1000 ou 1500 viewers sur le spectacle alors que ça nous a coûté à peu près 3 ou 4 000 € de le faire venir, de mettre son setup et de faire toute la technique pour ça. Donc j'étais un peu timide et je me suis dit : “bon, ça a pas trop marché, ça a un peu servi à rien, les gens qui râlaient qu’il n’y ait pas de stream international, ils s'en foutent ou alors ils étaient très peu nombreux et très bruyants”. Donc l'année suivante je l'ai fait online. Et pareil ça a fait très peu de viewers donc là je me suis dit que ça valait pas le coup.
Donc j'avais arrêté de le faire et il se trouve que par un concours de circonstances, on l’a refait sur l’Ascension. Déjà parce que c'est pas un tournoi qu'on veut limiter à Trackmania. Donc on veut pas reprendre les codes de la Trackmania Cup. C'est pas “Zerator qui fait son spectacle”. C'est Zerator qui organise l'Ascension qui est cast par Zerator et Etoiles, c'est vrai. Mais c'est un nouveau tournoi donc on voulait donner une portée internationale. Aujourd'hui, notre boîte de prod a aussi grandi. On peut se permettre de faire des cleanfeeds plus facilement, on a plus de gens à la technique donc c'est beaucoup plus simple.
Il y a en plus le fait qu’aujourd'hui, ça se fait d'avoir des compétitions dans toutes les langues. C'est aussi parce que le streaming de Trackmania a pris plus de place à l'étranger aujourd'hui. On a Wirtual qui a streamé en anglais. Typiquement il a fait, je crois, 15 000 viewers sur la phase finale donc c'est super. On a aussi un cast en brésilien, en allemand, en italien. Tous ces créateurs de contenu, ils ont tous fait plus de viewers que les castes anglais qu'on a toujours eu à la Trackmania Cup et du coup, là, ça commence à valoir le coup. Ça commence à exister ailleurs.
Voilà pourquoi on s'est mis à le refaire. Et ça a très bien marché pour l'Ascension, on est très contents mais c'est aussi parce que le contexte le permet aujourd'hui et qu'on n'est plus les seuls dans le monde à jouer à Trackmania comme c'était le cas il y a 10 ans donc c'est pour ça qu'on l'a refait.
Cette année à la ZLAN et lors des qualifications de l’Ascension, les formats intégraient des loser brackets. Est-ce que ton approche des formats a changé ?
Pas vraiment. En fait, c'est juste que le loser bracket, je pense que c'est important quand tu as un énorme cashprize et beaucoup d'enjeu donc on voulait le faire pour l'Ascension dans la mesure du possible. Ce que j'aime pas avec le loser bracket, c'est que pour le public c'est très difficilement compréhensible. À Roland Garros tu as pas de loser bracket, à la coupe du monde de foot tu as pas de loser bracket. C'est un tournoi où il y a un arbre : tu as perdu, tu te casses, tu as gagné, tu avances et c'est simple. Et nous on a toujours conceptualisé nos spectacles pour nos spectateurs et moins pour nos joueurs parce que c'est plus important. Je pense que des joueurs il y en aura toujours alors que des spectateurs il n’y en a pas toujours. Il n’y en a que si le contenu est bien donc c'est plus important de se focaliser sur les spectateurs. ça ne veut pas dire qu'il faut délaisser les joueurs mais s'il y avait des curseurs on monte un peu plus celui des spectateurs.
Par rapport aux loser brackets à la ZLAN, on a pu le faire parce que c'était une ZLAN solo et que c'est plus intéressant, enfin c'est plus facile de le faire. Àl a ZLAN, c’est une tout autre approche puisqu’il y a un problème de contrainte de planning et de temps qui est énorme puisqu’on est sur trois jours de compétition, il y a des équipes en physique qui bossent quasiment 24/24 pendant 3 ou 4 jours complets, parfois 5 en comptant le démontage donc c'est très compliqué.
On a toujours voulu faire un loser bracket à la ZLAN mais le seul problème, c'est un peu le même que pour tous les loser brackets. J'aime pas qu’il se passe des choses qu'on ne voit pas sur le live et qu'on ne peut pas expliquer. Donc pour moi, un loser bracket, ça n’avantage que les joueurs, et rarement les spectateurs. Voire même jamais les spectateurs parce que non seulement ça rend le format un peu plus incompréhensible, mais en plus il se passe des choses dans l'événement que tu ne vois pas à l'écran parce qu'en fait c'est un tournoi parallèle.
À part pour les joueurs, ça n'a que des désavantages mais comme on était sur un format solo où on a décidé de mettre un peu plus d'aléatoire, notamment dans le fait de former les équipes, de révéler les jeux au fur et à mesure, c'était un moyen de rendre le tournoi plus équitable. C’était surtout ça l’approche.
Dans d’autres ZLAN, c’était pas le cas. Les gens avaient les jeux à l'avance, les étapes à l'avance, ils savaient ce qui allait se passer à l'avance. Mais là, comme on révélait le programme et le planning au fur et à mesure, on s'est dit : s'il n’y a pas de loser bracket et que tu te fais éliminer sur un truc que tu apprends une heure avant, c'est quand même hyper horrible.
On se met souvent à la place des joueurs pour ça. J'ai beaucoup été joueur avant d'être organisateur donc je sais que ça peut être frustrant donc c'était obligatoire pour moi sur cette ZLAN étant donné le format qu'on avait fait. Il y avait plein d'inconnues, pas forcément d'aléatoire, mais d'inconnues donc il fallait un loser bracket, c’était obligatoire.
On l'avait jamais fait sur la TM Cup parce qu’il y avait le côté “c'est un spectacle, il y a peu de cashprize” mais maintenant qu’il a beaucoup plus de cashprize impliqué, on voulait que les gens aient droit à une seconde chance et c'est pour ça qu'on l'a fait.