Le sport électronique est en pleine évolution, vous le savez, je le sais, et je vous soûle peut-être à l'écrire sans arrêt. Mais il va falloir s'y faire, désormais la compétition sur les jeux vidéo est en passe de dépasser dans certains domaines des piliers comme le foot.
La célèbre compagnie de jeux en ligne Bwin s'est penchée sur le sujet des paris dans le sport électronique il y a de cela plusieurs semaines. En tant que seconde plus importante salle de poker au monde, leur avis sur la question méritait qu'on s'y arrête tant leur expertise dans le domaine des jeux et de l'argent n'est plus à démontrer. Que nous apprennent leurs résultats ? Tout d'abord que la compétition de jeu vidéo, et plus particulièrement celle des League of Legends Championship Series, pourrait dépasser la Ligue des Champions de football en terme de nombre de placements (du moins sur leur site). Vous ne rêvez pas, l'esport devant le foot c'est devenu une réalité.
L'esport et les paris
Tout d'abord petite information qui a son importance: cette étude se base uniquement sur les données récoltées sur le site de Bwin. Une fois cela dit, le premier graphique mis à notre disposition représente ce fameux comparatif entre League of Legends et le football. On découvre que le jeu vidéo progresserait en nombre de placements de paris considérablement par rapport à l'année dernière. Ainsi, là où on avait 39 placements sur LoL contre 100 dans le foot en 2015, 2016 s'annonce comme l'année du retournement de situation avec 160 placements esport pour 100 sur le ballon rond. La croissance est tout simplement phénoménale sachant que sur une compétition telle que la Ligue des Champions le recul est suffisant pour ne pas avoir d'écarts trop importants entre les attentes et la réalité.
Cette croissance fulgurante peut s'expliquer par plusieurs évolutions, hormis par le fait que Bwin soit tout jeune dans ce secteur. Tout d'abord le développement important des plateformes privées proposant de parier des skins, de l'argent et également le développement en parallèle d'une expertise avec en point d'orgue l'apparition de véritables « bookmakers » (preneurs de paris). Ensuite l'audience des matchs retransmis en perpétuelle croissance, notamment grâce au marketing entourant de plus en plus les compétitions (publicités dans les jeux, incitation à s'intéresser à la scène professionnelle, mise en avant des e-athlètes etc.). Dernier point, l'interventionnisme de certains éditeurs dans les paris sans notion d'argent. On pense à Valve qui vous pousse à pronostiquer les grands événements qu'il sponsorise ou Activision qui s'est lancé dans la danse en janvier en ajoutant cette option à sa Call of Duty World League.
Autre information diffusée par Bwin, la répartition des paris par jeux. Ici on retrouve fort logiquement League of Legends largement en tête suivi d'assez loin par Counter-Strike et DotA 2, StarCraft faisant office de quatrième. Ce classement est en perpétuelle évolution mais permet dans tous les cas de mieux comprendre pourquoi Activision a choisi de passer à la vitesse supérieure sur Call of Duty. Leur jeu possède un potentiel très fort dans ce domaine et pourtant il est absent du podium, dépassé par un StarCraft qui est loin aujourd'hui de rassembler un public aussi massif que CoD, mais qui se rattrappe sur l'engagement très fort de ses fans.
La France à la traîne
Bwin nous propose ensuite un classement des pays les plus actifs dans le domaine des paris esportifs. En tête on retrouve l'Allemagne, largement dominante puisqu'elle représente 41% des placements globaux. Cette position pourrait sembler étonnante tant on associe généralement les Anglais à cette pratique en Europe. Mais dans le monde du sport électronique les Britanniques sont bien loin d'être aussi actifs que les Allemands, d'autant que le site de paris Bwin est certainement moins concurrencé chez nos camarades germains. Nos voisins d'outre-Rhin profitent donc d'une législation favorable, d'une population de joueurs très importante et d'une position dominante du site de paris permettant aux fans de se lâcher totalement pendant les grands rendez-vous.
En revanche vous avez certainement constaté l'absence de la France dans cette liste qui s'explique en partie par la législation tricolore très contraignante. Hors Europe c'est le Canada qui arrive en tête en représentant 1% des mises. Les États-Unis ou la Corée du Sud, deux grandes nations du sport électronique, sont donc elles également loin de faire le poids face aux Allemands. Ce simple coup d’œil rapide sur la répartition mondiale donne une idée du potentiel tout simplement énorme qui demeure dans le domaine des paris dans les jeux vidéo, et le besoin urgent d'une législation afin de l'encadrer particulièrement en France.
Pour finir Bwin nous explique qu'en à peine deux mois en 2016, ils ont déjà plus que triplé leurs résultats dans le domaine de l'esport sur l'ensemble de l'année 2015 (sachant qu'ils ont débuté dans ce secteur en juin dernier). Une croissance de 312% donc qui risque fort de leur donner de nouvelles idées sur la manière à attirer davantage de joueurs, de fidéliser ceux qui sont déjà présents et de développer cette nouvelle branche de leurs activités qui semble plus de prometteuse. Alors si après tout cela vous continuez à douter du potentiel énorme que représente l'esport et son évolution totalement folle .... Vous êtes définitivement perdus !
Modifié le 17/04/2019 à 14:56
Modifié le 17/04/2019 à 14:56
Il n'y a aucune raison de changer les lois mises en place pour aider les gens ayant de vrais problèmes. Quelqu'un qui dépense 200-400€ par mois dans des jeux en ligne et qui tôt ou tard comprendra l'effet d'un découvert est préférable à la création de milliers de futurs gros endéttés, chose que les paris en ligne favorisent.
Au final, je trouve cette mode de pousser les gens au paris esportif en France assez dérangeante. Je travaillais pour PMU donc le paris sportif je connais ça, mais ce sont des adultes qui parient sur ce milieu. Là, on essaie de vendre une chose dangereuse à des mineurs qui n'ont pour la majorité pas le contrôle de leurs finances. C'est un coup à se faire défoncer juridiquement un jour ou l'autre.
Modifié le 17/04/2019 à 14:56
Justement, c'est bien de se poser la question de quelle évolution on parle.
Il y a quelques années, on voulait que l'e-sport progresse, qu'on ait des plus grosses lans, des meilleurs cash prize pour les joueurs, des meilleures compétitions, etc.
Aujourd'hui, l'e-sport certes progresse, mais ce sont des boîtes privées qui s'en emparent de plus en plus. Et si on a bien des grosses compétitions, il y a également énormément d'opacité qui se met en place. On ne sait pas combien d'argent font ces boîtes, à quel point elles "exploitent" notre passion, etc.
Auparavant, c'était notre communauté qui avait ce contrôle-là. Aujourd'hui, l'argent s'est infiltré partout, et change le fond de l'activité.
Bref, toutes les personnes en vue vont dire que c'est génial que l'e-sport fasse de l'argent, principalement parce qu'elles le touchent. Et je pense que malgré toi (car je pense pas que ce soit vraiment l'esprit d'aAa), tu reprends le discours.
De mon côté, j'ai toujours préféré l'e-sport dans les années 2000, car la communauté ressemblait à quelque chose (les news à 200 commentaires, il y en avait plusieurs par semaine...).
Modifié le 17/04/2019 à 14:56
Modifié le 17/04/2019 à 14:56