1. *aAa*Zouzou
Zouzou, actuel responsable de l’équipe counterstrike *aAa* est le premier a s’exprimer sur les modifications du système cyberleagues et des conséquences directes pour l’équipe. Voici son avis :
Lorsque je regarde avec attention le nouveau système de cyberleagues, il y a deux choses qui me sautent aux yeux.
La première c’est que Ligarena a préparé, concu et choyé un bien beau bébé. Tout les ingrédients pour faire une fédération sportive sont là : des licences centralisées, un système de classement qui évolue, une vraie volonté d’inclure tous les partenaires communautaire dans leur projet, une crédibilité envers les médias acquise grâce à l’ESWC, une flexibilité de l’outil (classements des lan, évolution du nombre de points par series, etc...) et des dirigeants qui permet de croire que les éventuels problèmes peuvent être surmontés.
En ce qui concerne aAa, et beaucoup d’autres équipes je pense, le gros problème vient de la multiplication des évènements.
Le prix de la licence (15€) est dérisoire par rapport à une licence de n’importe quel sport, et les avantages en nature (prix de lan etc) devraient compenser sans trop de problèmes ce petit désagrément.
Pour ce qui est du problème de cash des lan, je n’ai pas grand chose à en dire, je laisse la parole aux organisateurs qui seront mieux placé que moi pour en parler. Mais je pense honnêtement qu’il n’y a pas besoin de cette histoire de réduction. Ces 15 euros ne changent pas grand chose dans la vie d’un gamer, alors qu’un trou dans une trésorerie de lan change beaucoup pour un tournoi et ses dotations. Il serait vraiment dommageable que l’entrée des lan augmente, car cela pourrait être prohibitif pour les gens qui paient déjà leur déplacement.
Mais la multiplications des évènements rime à tout autre chose : 9 premiere series, je ne sais combien de general et d’open, c’est beaucoup trop. C’est trop pour le budget des équipes, c’est trop pour la fatigue des joueurs, pour leur motivation, et pour la qualité des lan en France.
Je ne veux pas polémiquer sur telle ou telle attribution de slot premiere serie, mais les tournois masters au tennis comme Wimbledon, Roland garros, etc, ont un certain standing, et il n’y a pas neuf Gamer Assembly, ReSO, Nexen, etc en France, même si beaucoup de lan ont fait des progrès énormes et sont de très bonne facture.
Le classement cyberleagues ne reflètera à mon avis qu’une chose cette année : celui qui pourra se payer le plus de déplacements et qui aura les joueurs avec les moins d’obligations scolaires/professionnelles sera premier. Et avec l’instauration des partenariats médiatiques que promet cyberleagues pour les premiers du classements, la course aux sponsors entre les top teams va transformer les joueurs en marathoniens, et ils devront perdre beaucoup de temps, d’énergie et de motivation dans des tournois qui ne leur apporteront pas grand chose sportivement parlant (et peut être même en lots).
Bref, cette nouvelle année de cyberleagues ressemble à un passage en force auprès des acteurs communautaires. Tout est comme si on nous disait : voilà comment il faut faire, soit vous suivez soit tout est mort. On pourrait presque appeler ça du chantage, si ça ne venait pas de gens que l’on connait bien comme Ligarena, qui ont démontré depuis cinq ans leur capacité à ne pas se tromper, et qui ont été les principaux acteurs de médiatisation et de crédibilisation de l’esport en France.
Mais jusqu’à présent tout s’est fait avec les autres. Aujourdhui on nous demande de suivre le capitaine sous menace de saborder un édifice que tout le monde veut voir perdurer.
J’aurai souhaité que les équipes les plus engagées soient consultées, ainsi que les lan.
Le système est risqué, mais il peut marcher. aAa participera aux évènements cyberleagues dans la mesure de leurs moyens, et fera tout son possible pour que se qui ressemble à un embryon de fédération sportive ne périclite pas. C’est aussi une de nos responsabilités. Il faut souhaiter que ça marche, pour nous tous qui voulont faire du sport sur ordinateur ou console, car les gens qui mettent ça en place sont honnêtes et compétents, et que tout le monde y gagnera.
Mais la manière n’est difficilement acceptable, et en ce qui me concerne je suis amer sur la forme.
2. GG|Incolas
zouzou n’a pas maché ses mots mais nous ne sommes pas ici pour lancer un débat en ne prenant qu’un seul avis. Nous avons donc continué nos investigation et toqué à la porte de Nicolas CERRATO, manager des goodgame, pour lui lui poser une simple question : "Quelles seront les répercutions et conséquences pour goodgame et à forciori pour les quelques grandes équipes françaises de cyberleagues seconde génération ?".
Nicolas commence par une comparaison entre la saison qui s’annonce et celle qui s’est achevée après la coupe de France, début juin. Comme vous le savez sans doute, goodgame a participé à 4 lans première séries l’année dernière sur les 6 possibles : 3Dimensions, Re-so, Nexen, Gamers assembly. Nicolas nous affirme qu’ "Il ne devrait pas y avoir de changement dans la politique de goodgame. Si nous voulons avoir un bon seed comme l’année passée, nous devons faire un maximum de lan. Quatre ou cinq me parrait un bon chiffre " Par contre, cela implique une contrepartie dans la politique de gestion de l’équipe. L’ensemble des dirigeants de goodgame devront être plus carré sur l’organisation : "Il faudra gérer au mieux le calendrier pour que les joueurs ne soient pas grillés en fin de saison et aussi pour pouvoir intégrer de l’international à notre circuit. Il en va de notre responsabilité pour garder l’équipe en forme mais aussi envers la scène qui ne peut pas se passer de ses équipes phares".
Zouzou a évoqué dans son point de vue la multiplication des évènements et le fait de l’obligation d’en faire un maximum pour être bien classé sur cyberleagues. Pour nicolas, "Il y a un circuit, nous sommes obligés de le suivre. Cela ne nous enchante pas mais nous savions que cette saison nous nous focaliserions plus sur les tournois Français. Avec ce système, la France fait un pas de géant dans sa structuration grâce à cette plateforme, nous ne pouvons pas y échapper."
Cela nous ammène à aborder le dernier point qui peut concerner goodgame : les retombés médiatiques de cyberleagues pour les équipes présentes dans le classement. Sur ce sujet, Nicolas est très clair : "Lorsque nous avons affaire à des interlocuteurs étrangers au monde du sport électronique, ils sont très souvent perdus et n’ont rien de concret pour se raccrocher. Faire 1er de la gamers assembly pour eux, cela ne veut rien dire. Par contre avec cyberleagues bien mis en avant par ligarena, être premier du classement pourra nous apporter un crédit que nous ne pouvions pas mettre en avant auparavant."
3. Désiré koussawo (Futurolan, GA)
Après s’être interessé aux équipes, nous changeons à présent de contexte pour cibler un autre rouage essentiel du sport électronique français directement concerné par les changements de cyberleagues : les lans party.
Notre premier interlocuteur n’est autre que le président de l’association Futurolan, organisatrice des gamers-assembly, Désiré koussawo.
C’est un homme prudent dans ses propos qui répond à nos questions et à nos interrogations concernant les retombés directes du nouveau système cyberleagues au niveau de ses lans.
La gamers-assembly est l’un des évènements les plus pleibiscité et par conséquent l’un des plus influent du circuit. C’est donc tout naturellement que nous demandons si Ligarena a pris la peine d’aller proposer et demander l’avis de Futurolan sur leur nouveau système avant de l’entériner. A cela, Désiré nous répond clairement : "Ligarena est un acteur important qui a sa propre vision de ce que pourrait devenir le sport électronique en France. De plus, c’est une société qui a des impératifs économiques. Elle doit donc établir une solution qui conviendra à tous les acteurs mais aussi et surtout qui soit rentable financièrement. Ils ont donc échafaudé le projet Cyberleagues suivant leur propres priorités. L’association Futurolan n’a été consultée qu’à titre indicatif, après l’élaboration du projet définitif. Ils ont pris la décision qui leur semblait la plus juste".
Il est vrai que Ligarena a un double impératif dans sa mission : faire évoluer de manière significative le sport électronique en France mais aussi arriver à rendre leur solution viable et ce n’est pas une mince affaire. D’ailleurs, Désiré insiste bien sur ce point :"Matthieu Dallon a fait un sacré boulot avec son système. Il y a de la réflexion et des innovations très importantes pour rendre l’Esport accessible au plus grand nombre.".
Lors de la réunion de samedi, il y a tout le même un point qui a fait sursauté les organisateurs : les fameux 15% de réduction sur l’entrée de la lan pour les tournois homologués. A cela, désiré nous répond :"Avec le recul, et suite à des précisions apportées au cours de cette réunion, j’analyse beaucoup plus positivement le travail de Ligarena. Par contre, en ce qui concerne la GA, c’est peut-etre la seule lan n’ayant pas besoin d’un des arguments principaux mis en avant par ligarena : amener des joueurs dans les lans".
En effet, la Gamers-assembly détient de record en France en matière de vitesse de remplissage. On est donc en droit de se poser la question suivante : "Quel est alors l’interet pour Futurolan de ralier cyberleagues?".
"Si Cyberleagues fonctionne comme Ligarena l’a prévu, il apportera une valeur ajouté importante pour développer la crédibilité de la scène dont tout le monde a besoin en plus d’une visibilité médiatique. Nous ne pouvons pas négliger cela lors de nos recherches de partenaire puisque c’est un atout évident. Le problème est que pour l’instant, nous n’avons aucune certitude sur tous ces points. Nous allons donc attendre quelques semaines et observer l’évolution de cette expérience" nous répond Désiré. La Gamers-assembly, dont les dates sont déjà fixées, n’est pas encore dans le circuit cyberleagues.
Futurolan se laisse le temps de la réflexion pour prendre sa décision à ralier ou non ce système.
Quoiqu’il en soit dans l’hypothèse ou c’est le cas :"Comme vous le savez, Futurolan est une association ; nous ne sommes pas la pour gagner de l’argent et nous faisons passer le joueur en priorité. La question n’est pas de perdre 2000 euros sur notre budget si nous rentrons dans le système mais nous souhaitons que ce manque à gagner permette d’améliorer la qualité et la notoriété de nos manifestations. Dans le cas d’une homologation Cyberleagues, nous envisageons d’augmenter les frais d’inscription et de partager le surcoût du système avec les joueurs. Evidemment, cela s’accompagnera de réelles améliorations pour ces derniers."
Quoiqu’il en soit, Futurolan statuera dans quelques semaine pour savoir si ils feront partie de l’aventure. Si tel est le cas, et comme le dit Désiré :"C’est maintenant aux joueurs de prendre conscience de la chance unique qui se présente à eux et c’est à eux d’agir".
4. CATOIO Albert (Progamers lan)
Il y a en France un nombre très important de lan party mais très peu sont aussi médiatiques qu’une Re-so ou Gamers Assembly. De ce fait, nous sommes allés prendre l’avis d’un organisateur moins connu de la scène mais très impliqué : CATOIO ’Tinkiot’ Albert, président de l’association progamers et organisateur des PGL. Pour se remettre dans le contexte, les progamers-lan ont un succès incontestable dans le sud de la France puisqu’il s’en organise deux par an depuis maintenant 3 ans. Elles regroupent entres 250 et 300 joueurs, fidèles à chaque édition, ce qui fait que cette lan affiche toujours complet. Loin des fastes et des milliers d’euro dépensés pour attirer les médias, la PGL se veut proche de ses joueurs mais aussi s’auto gère complètement pour ne pas avoir a dépendre de ressources extérieures.
Le premier sujet qui a été abordé avec Albert concerne les fameux 15% de réduction que les organisateurs des lan homologuées devront faire aux joueurs licenciés. Sa réaction ne se fait pas attendre : "En ce qui nous concerne, cela nous fait une grosse perte. Nous nous autogérons complètement sous forme d’association et la perspective d’un trou pouvant atteindre 900 euros si la plupart de nos joueurs sont licenciés nous fait peur."
Malgrès cela, il était essentiel de "faire table rase et de proposer un système performant et structuré pour que la scène soit enfin claire" nous confie Albert. A son gout, le système est très bien pensé et nécessaire. Seule une société ayant l’aura de Ligarena peut se permettre de proposer un projet aussi ambitieu. Seulement il ne faut pas, comme nous le dit Albert, que ce système soit à sens unique et il s’explique : "Nous sommes prets à faire des efforts pour aider à structurer le sport électronique et à accepter les contres partie du système. Par contre, il faut aussi que nous y trouvions notre compte. Les PGL ne souffrent pas encore d’un manque de joueur par contre, nous souhaiterions de ce système un apport en publicité supplémentaire pour voir chez nous des équipes telles que aAa, GG ou Hostile. De ce fait, nous pourrions plus facilement être reconnu sur le plan national et pas uniquement comme une lan du sud comme c’est le cas actuellement."
En fait, la PGL attend beaucoup de cyberleagues saison 2 mais il faut que la communauté de joueurs arrive a comprendre les avantages du système mais aussi que ce type de lan trouve un moyen et des retombés intéressantes pour compenser le déficit engendré par les 15% de réduction.
Lien : Cyberleagues.fr
Modifié le 17/04/2019 à 12:53
Modifié le 17/04/2019 à 12:53
Espérons que ce système va marcher =)
Modifié le 17/04/2019 à 12:53
mais surtout l’inconvénient de trop de major lan et de la disparition de l’autoberth
les équipes les plus fortunées se retrouvent plus avantagées car elles peuvent faire le plus de déplacements.
un systeme mis en place trop tot à ce niveau, au bout de 2-3ans ca aurait été mieux :/
Modifié le 17/04/2019 à 12:53
Modifié le 17/04/2019 à 12:53
et que le meilleur gagne
Modifié le 17/04/2019 à 12:53
Modifié le 17/04/2019 à 12:53
Concernant les organisateurs de LANs, le problème bugétaire, déjà présent dans l’organisation de chaque LAN, va devoir encore être revu, on en a pas fini avec ça :-/
Modifié le 17/04/2019 à 12:53
C’est un peu comme l’Etat qui veut abaisser sa dette en proposant une prime à l’emploi pour motiver les faignants ...
(Je ne vise pas tout les chomeurs ;))
Comment Edited by MiaoU_- on 07.09.05 02:59:24
Modifié le 17/04/2019 à 12:53
Trop de lans va tuer la plupart des teams ayant un budget trop faible , il ne restera que les teams avec les gros budgets.
Le système est bien , si tu as bcp de thunes.
Enfin, perso je pourrai toutes les faire mais le reste de ma team, c’est autre chose :/
Comment Edited by -fefe on 07.09.05 03:40:21
Modifié le 17/04/2019 à 12:53
/agree Zouzou sur "Ces 15 euros ne changent pas grand chose dans la vie d’un gamer, alors qu’un trou dans une trésorerie de lan change beaucoup pour un tournoi et ses dotations."[/quote]
Ligarena aurait peut être du trouver autre chose que cette histoire de réduction en lan pour justifier la licence de 15€?!
Là où ça devient vicieux c’est si les lans augmentent effectivement leurs prix à cause de ce système!
Imaginons une lan qui augmente son prix, disons de 5%, justement pour compenser les 15% de revenus en moins des licenciés cyberleagues.
En réalité ça fait donc pour un licencié: -15% +5% du prix à cause des licenciés = - 10%
Ça va, SAUF que tout les non-licenciés cyberleagues eux ils se mangent les +5% de prix plus chers pour leur lan à cause d’une système qu’ils n’utilisent pas! o_O
Créer l’inflation des lans ou comment forcer les gens à devenir licenciés. :/
En gros pour que le système se casse pas la geule faut surtout pas que les lans augmentent leurs prix, sinon c’est poubelles!
Sinon une autre remarque >
#*aAa*Zouzou: "Le classement cyberleagues ne reflètera à mon avis qu’une chose cette année : celui qui pourra se payer le plus de déplacements et qui aura les joueurs avec les moins d’obligations scolaires/professionnelles sera premier"[/quote]
Exact mais en voyant plus loin le but de ce système c’est bien d’arrivé à du (vrai) progaming non?
Pour moi c’est un pas de plus mais effectivement au début ça va pas se faire comme ça. :/