Battu par G2 lors de l’ouverture du Spring Split, Jojopyun garde le cap. Le midlaner canadien de KOI évoque son adaptation en LEC, les critiques, les résultats décevants du Winter Split et son ambition de trouver enfin le bon rythme en Europe.
Une transition réfléchie pour Jojopyun en Europe
Arrivé chez KOI lors du mercato de l'intersaison 2024/2025, Joseph "Jojopyun" Pyun a disputé son premier Spring Split en LEC. Après une première étape mitigée, conclue hors du top 4, le joueur s’est confié à LCSProfiles sur son expérience en Europe, l’état de forme de KOI, sa gestion de la pression médiatique et ses réflexions sur son avenir.
L’intégration dans l’équipe s’est faite sans difficulté, malgré la barrière culturelle. « Évidemment, ils sont tous espagnols, mais ils parlent anglais tout le temps quand je suis là, donc ça a été assez facile de s’intégrer. » L’alchimie semble naturelle, selon ses mots : « Ce n’est pas parce qu’on est coéquipiers, c’est juste que tout le monde est plutôt sociable. »
KOI a démarré le Spring Split par une défaite contre G2, mais Jojopyun refuse de tirer des conclusions hâtives : « On est encore en train de trouver notre rythme. En scrims, on joue beaucoup mieux en équipe et on est sur la bonne voie. [...] Je pense qu’on est capables de jouer les premières places, mais il faut qu’on arrive à le montrer sur scène. »
Un regard lucide sur le niveau du LEC
Interrogé sur la différence entre les entraînements et la compétition, le joueur évoque une dynamique propre à l’Europe : « En LEC, les équipes se battent jusqu’à la mort à chaque match en scrim. [...] Et ensuite, tu retrouves le même match sur scène, et tout le monde est full HP au niveau 5. » Il explique que KOI a changé d’approche cette saison, avec des objectifs plus ciblés : « Ce split, on essaie d’en tirer des résultats productifs, même quand l’autre équipe joue n’importe comment. »
Sur le plan individuel, le midlaner reconnaît que son niveau n’était pas au rendez-vous durant le Winter Split : « Ma priorité, ce n’était pas le laning, et mon standard n’était pas là. [...] Même Chovy ne domine plus en lane comme avant, donc c’est juste plus difficile dans cette méta. » Il estime même que certains mids coréens de LCS sont meilleurs mécaniquement que ceux du LEC en phase de lane. Face à Caps, qu’il a affronté lors de la première journée, il reconnaît l’intelligence de jeu hors lane du joueur de G2 : « Ce n’est pas la lane qui fait la différence. Caps est vraiment fort en side lane, et ça s’est vu en game 1. »
"Il y aura toujours des haters, mais à la fin, c’est du divertissement"
À propos des critiques, Jojopyun adopte un ton détaché : « Je n’utilise pas trop Twitter, juste pour tweeter. [...] En tant que pro, il y aura toujours des haters, et ce sera parfois personnel. Mais il y aura aussi toujours des fans. » Il affirme ne pas être affecté : « Je vois très peu de choses, donc je ne sais même pas combien il y en a. »
Plus engagé sur le plan médiatique depuis quelques mois, il explique avoir pris conscience de l’attente de ses fans : « Beaucoup me demandaient de streamer. [...] Je pensais que je n’allais pas réussir à équilibrer les deux, mais en off-season, on a tellement de temps. » Revenant sur la saison 2024 avec Cloud9, il ne regrette pas son choix malgré la non-qualification aux Worlds : « Bien sûr, rétrospectivement, ça craint. [...] Mais j’ai beaucoup appris, et même toute la controverse de l’off-season m’a aidé à mûrir. »
KOI, G2, KC : un regard interne sur la compétition
Contrairement aux rumeurs, KOI n’a pas scrim G2 avant de les affronter : « On les joue dès le premier jour, donc on ne les a pas scrim. [...] On n’a pas scrim KC non plus, parce qu’on les joue demain. » Il s’attend à de meilleures opportunités d’entraînement par la suite, une fois ces affrontements passés. Il reconnaît aussi le statut des autres midlaners du championnat : « Je n’ai pas encore beaucoup joué contre Vladi, mais il a été très fort pendant les playoffs. [...] Je dirais que leur force n’est pas vraiment le laning, mais plutôt le teamplay, la manière dont ils se battent en équipe. »
Enfin, Jojopyun livre un regard sur l’environnement qui l’entoure depuis son arrivée en Europe. Il salue l’intensité du public LEC, notamment celui de KOI et de la Karmine Corp : « Le public est toujours très bruyant, même pendant les matchs. [...] Ce n’est pas seulement l’équipe, c’est l’organisation, tout ce qui l’entoure. Ils regardent tous les matchs. » À la question d’un possible projet sur le long terme en Europe, le joueur reste évasif : « Je n’y ai pas encore pensé. [...] Je me concentre juste sur maintenant, et ce qui doit arriver arrivera. »
- Lien pratique : le suivi complet du LEC Spring Split 2025